"Nous allons faire savoir au gouvernement français qu'il est complice de l'empoisonnement de l'environnement martiniquais"
Par Karl LORAND
29/01/2016 - 12:40
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:25
Martinique
Le projet Galion 2 très critiqué par les élus de la majorité à la CTM - Galion 2 est l’un des projets phare du schéma régional Climat Air Energie pour la transition énergétique de la Martinique qui était initialement porté par l’ancienne région. La centrale électrique implantée à côté de la sucrerie du Galion qui produira de l’énergie en brûlant la bagasse et des déchets verts. Les travaux ont commencé l’an dernier et la mise en service est prévue au 2ème semestre 2017.
A quelques centaines de mètres de la célèbre sucrerie du Galion, les
équipes s’activent. Le chantier de la future centrale Galion 2 doit être
terminé en 2017... La société Albioma - déjà à l’origine de la centrale
bagasse/charbon du Moule - a mobilisé 170 millions d’euros pour la
construction de cette usine. L’objectif est de produire 15% de
l’électricité de la Martinique en brûlant de la bio-masse ! Des végétaux
donc, et la bagasse de la sucrerie voisine.
Un projet ambitieux
Baptisé Galion 2, ce projet est l’un des plus ambitieux de la politique de transition énergétique défendue par l’ancienne majorité régionale et notamment par Daniel Robin alors président de la SEM Energie de Martinique."Il s'agit pour nous de répondre à 2 exigences : produire de l'énergie alternative et ensuite pouvoir réorienter un certain nombre de surfaces - qui étaient devenues impropres par la chloredécone - à des cultures alimentaires pour développer la culture énergétique", a expliqué ce dernier.
Des arguments qui sont loin de convaincre tout le monde. Car la future usine avalera 200 000 tonnes de déchets verts par an. La bagasse de la sucrerie ne représente que 10% des besoins de Galion2. D’où viendra le reste de la bio-masse ? Dans un premier temps, Albioma prévoit d’importer des granulés de bois, sans doute d’Amérique du Sud puis de s’appuyer sur une production locale. Un plan de développement qui laisse le président de Contact Entreprises, Emmanuel de Reynal très dubitatif. "Je ne vois pas trop à ce stade d'intérêt économique, en terme de respect des filières, en terme de signal donné à notre orientation agricole, le ratio investissement / emploi ne me paraît pas des plus optimums ", a t-il confié. Pour rappel, une quarantaine d’emplois directs sont annoncés.
Les attaques les plus virulentes viennent de la majorité territoriale et elles portent sur les conséquences sanitaires de la combustion des déchets verts. Selon les opposants aux centrales biomasse, elles pollueraient autant que les centrales électriques au fuel ! Le 18 janvier dernier sur RCI, Daniel Marie-Sainte, le porte-parole du conseil exécutif de la CTM, allait jusqu’à parler d’empoisonnement. "Nous allons faire savoir au gouvernement français qu'il est complice de l'empoisonnement de l'environnement martiniquais. Maintenant c'est un combat politique ! Si ces promoteurs demandent l'aide de la collectivité, ils ne l'auront pas" , a t-il martelé.
Ce qui ne veut pas dire que Galion 2 ne fonctionnera pas l’année prochaine.
Audrey Ollon et Clara Vincent
Un projet ambitieux
Baptisé Galion 2, ce projet est l’un des plus ambitieux de la politique de transition énergétique défendue par l’ancienne majorité régionale et notamment par Daniel Robin alors président de la SEM Energie de Martinique."Il s'agit pour nous de répondre à 2 exigences : produire de l'énergie alternative et ensuite pouvoir réorienter un certain nombre de surfaces - qui étaient devenues impropres par la chloredécone - à des cultures alimentaires pour développer la culture énergétique", a expliqué ce dernier.
Des arguments qui sont loin de convaincre tout le monde. Car la future usine avalera 200 000 tonnes de déchets verts par an. La bagasse de la sucrerie ne représente que 10% des besoins de Galion2. D’où viendra le reste de la bio-masse ? Dans un premier temps, Albioma prévoit d’importer des granulés de bois, sans doute d’Amérique du Sud puis de s’appuyer sur une production locale. Un plan de développement qui laisse le président de Contact Entreprises, Emmanuel de Reynal très dubitatif. "Je ne vois pas trop à ce stade d'intérêt économique, en terme de respect des filières, en terme de signal donné à notre orientation agricole, le ratio investissement / emploi ne me paraît pas des plus optimums ", a t-il confié. Pour rappel, une quarantaine d’emplois directs sont annoncés.
Les attaques les plus virulentes viennent de la majorité territoriale et elles portent sur les conséquences sanitaires de la combustion des déchets verts. Selon les opposants aux centrales biomasse, elles pollueraient autant que les centrales électriques au fuel ! Le 18 janvier dernier sur RCI, Daniel Marie-Sainte, le porte-parole du conseil exécutif de la CTM, allait jusqu’à parler d’empoisonnement. "Nous allons faire savoir au gouvernement français qu'il est complice de l'empoisonnement de l'environnement martiniquais. Maintenant c'est un combat politique ! Si ces promoteurs demandent l'aide de la collectivité, ils ne l'auront pas" , a t-il martelé.
Ce qui ne veut pas dire que Galion 2 ne fonctionnera pas l’année prochaine.
Audrey Ollon et Clara Vincent
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