À Morne Calebasse, des procédures d'expropriation 11 ans après le glissement de terrain
Une procédure d'expropriation concernant 7 terrains de Morne Calebasse a été lancée par la ville et la DEAL. Cette opération intervient 11 ans après le glissement de terrain qui a transformé le quartier.
Une enquête publique conjointe a été ouverte le 1er septembre dernier, en vue d’une procédure d’expropriation de 7 biens exposés à un risque naturel majeur au quartier Morne Calebasse à Fort-de-France.
En mai 2011, les fortes pluies avaient provoqué un glissement de terrain sur 3 hectares, dans ce quartier de Fort-de-France. Quelques mois plus tard, suite au passage de la tempête Émilie, une importante coulée de boue avait ravagé des dizaines de maisons, conduisant les autorités à procéder à des évacuations.
"Depuis le glissement, un certain nombre de travaux de drainage et de confortement ont été réalisés pour éviter que le glissement ne se réactive et ne s'étende. Cette surveillance va durer encore très longtemps", indique Maurice Ferné, directeur de la sécurité et de la proximité à Fort-de-France.
"Puisque le danger n'est pas contenu, cela ne nous permet pas de lever l'interdiction d'habiter", souligne Maurice Ferné.
11 ans plus tard, l’État a racheté 19 biens considérés comme non habitables. C'est le résultat d'une procédure amiable. En revanche, la situation de biens n’a toujours pas été réglée. Ces propriétés souffrent pour certaines de problèmes d’indivision, ou encore de défaut d'assurance. Dans d'autres cas, les propriétaires ont refusé de vendre alors qu'ils ne peuvent plus y vivre.
Malgré le danger, Georges espère pourtant voir sa maison être réhabilitée.
Nous essayons de comprendre pourquoi depuis 10 ans, la mairie et la DEAL ne trouvent pas de solution. La mairie a pris un arrête d'expulsion. Nous avons quitté la maison et jusqu'à ce jour nous ne pouvons pas y habiter. La remise en état de la maison coûterait 400 000 euros. La maison ne peut recevoir ni l'eau ni l'électricité parce que les compteurs ont été emportés
D’une durée de 15 jours, cette enquête se déroule à la mairie de fort-de-France, où un bureau a été mis en place. Ce bureau, dirigé par le commissaire enquêteur Jean-Pierre Sacroun, accueille le publique sur 4 matinées : le 1er septembre, le 5 septembre, le 9 septembre, le 15 septembre, de 8h à midi.
De son côté, la DEAL (direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) est responsable du projet. Une fois le rapport de l’enquête rendu, à la fin du mois de septembre, le public pourra le consulter sur le site de la DEAL ou à la maire de Fort-de-France.
En attendant, le chantier devrait se poursuivre avec un futur mur de soutènement pour sécuriser les habitations en contrebas. Les travaux, financés par la CTM, la ville de Fort-de-France, et le fond Barnier, devraient coûter au moins 5 millions d’euros.
"Tous les gros travaux ont été faits. Il reste à faire une grande jetée qui peut freiner un glissement de terrain et empêcher une coulée de boue", explique Jean-Pierre Sacroun, enquêteur public.
"Ce genre de mur permet de récupérer les eaux souterraines pour protéger le terrain et les maisons qui sont derrière", précise-t-il.
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