Les commerçants de Fort-de-France ont exprimé leur inquiétude à Bruno Retailleau
Durant sa visite en Martinique, le ministre de l'Intérieur est allé à la rencontre des commerçants de la rue Ernest Desproges. Il lui ont expliqué à quel point le triple homicide de mai dernier avait impacté leur vie.
Cette artère de Fort-de-France est habituellement animée. L’accueil réservé au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau est chaleureux, mais les inquiétudes des commerçants et restaurateurs sont vives. Entre le triple homicide survenu le 11 mai dernier près du McDonald’s et la présence croissante de consommateurs de crack, le sentiment d’insécurité ne cesse de grandir dans le quartier.
Du coup, les clients sont beaucoup frileux et ne s'attardent plus pour leurs emplettes. Un nouveau comportement qui a un impact fort sur les recettes des commerçants du coin. La gérante du magasin Tilo et ses collègues ont constaté la différence.
Il y a eu un impact sur l’afflux de la clientèle, parce qu’elle a eu très peur. Descendre à Fort-de-France devenait problématique, sans parler du traumatisme sur les collaborateurs. Et là, je parle au nom de McDo de tout le monde. Ça a été compliqué, vraiment. Donc, on a passé des temps bien difficiles.
Cette petite affluence a eu des conséquences en matière de ressources humaines. Des postes ont été supprimés et Malika Yerro la gérante de My Boucherie le regrette
Aujourd’hui, mes services du vendredi et samedi soir ressemblent à des services de mardi, mercredi soir. Au lieu d’avoir trois cuisiniers, je n’en ai pris que deux.
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La sécurité privée en première ligne
Face à la menace, certaines enseignes ont dû revoir leurs pratiques. Au McDonald’s, le recours aux vigiles est désormais incontournable.
Nous en sommes à un point où c'est obligatoire. Depuis trois, quatre ans, on a augmenté en termes d’agents de sécurité. On a dû doubler le nombre. Et aujourd’hui, on travaille beaucoup plus en collaboration avec les forces de l’ordre, la mairie, parce qu’il faut vraiment qu’on puisse trouver une solution parce que ça ne peut plus continuer.
Depuis le 12 mai 2025, Fort-de-France est labellisée “ville sécurité renforcée”, avec davantage de patrouilles et de contrôles policiers. Le ministre a d'ailleurs encouragé la coopération des services entre les polices nationales, municipales et la gendarmerie. Il a néanmoins confirmé que deux escadrons de gendarmerie mobile doivent rester en permanence en Martinique. Toutefois le ministre de l'Intérieur estime que la réponse judiciaire doit suivre.
On peut amener des forces de l’ordre. (…) Mais si on veut agir dans la durée, il faut tout un travail mené sous l’autorité du procureur, avec des enquêteurs, bien sûr, qui sont des policiers nationaux ou des gendarmes, pour avoir des résultats.
Le ministre a également évoqué une piste plus radicale : l’instauration d’un couvre-feu pour les mineurs, face à l’implication croissante de jeunes dans les violences signalées par les commerçants.
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