L'émotion est encore vive après le décès de Maître Catherine Carderot

La disparition de Maître Catherine Carderot laisse un vide immense parmi ses confrères, ses clients et l’ensemble des acteurs du monde judiciaire. Murielle Renar-Legrand, avocate et Bâtonnière du Barreau de la Martinique, évoque avec émotion la perte d’une consœur respectée et aimée de tous.

Nous gardons le souvenir d'une consœur extrêmement compétente, extrêmement talentueuse. C'était une consœur engagée dans les droits des plus faibles, les enfants notamment, les femmes également. Et c'est vrai qu'elle mettait toujours toute son énergie, toute sa fougue au service de ces causes qui étaient parfois extrêmement difficiles. Unanimement appréciée de tout le barreau, toujours souriante, ayant le souci de l'autre, travaillant bien ses dossiers, extrêmement confraternelle, dévouée. Très souvent, en tant que bâtonnier, elle me demandait des nouvelles de ma santé… Elle était à l’affût du moindre signe de fatigue pour s’inquiéter : “Est-ce que tu vas bien ? Est-ce que tu prends soin de toi ?”C’était une amie, une amie pleine d'énergie, toujours le sourire, toujours tournée vers les autres. Aujourd'hui, c'est très difficile.

Un immense vide

Ces souvenirs révèlent l’image d’une avocate autant admirée pour sa compétence professionnelle que pour sa bienveillance et sa chaleur humaine. Durant trente années de barre, Catherine Carderot avait fait du droit de la famille et de la protection des plus faibles — enfants en danger, femmes victimes de violences — le cœur de son engagement professionnel. Ses collègues, ont encore du mal à croire qu'elle ne viendra plus plaider au palais de justice. Maître Dina Diroual-Petit qui l'a connue à ses débuts ressent déjà le vide créé par son décès.

Elle était ce que j'appellerais aujourd'hui une belle âme. C'était une fille dévouée, une fille engagée. Les combats qu'elle menait pour les enfants, les combats pour les femmes, c'était une personne vraiment incontournable au palais. Quand on la voyait plaider, on sentait que c'était presque du militantisme parce qu'elle était convaincue. C'est sa force de conviction dans ces dossiers-là qui impressionnait. (...) L'annonce de sa mort laisse vraiment un grand vide et le barreau est vraiment en deuil. C'est un membre important nous a quittés.

L'action de Maître Carderot auprès de l’association « Les enfants d’abord », qu’elle accompagnait ces dernières années, témoignait encore de cette vocation profonde à soutenir celles et ceux que la vie fragilise.