Journée des droits des enfants : un court-métrage pour briser le silence sur les abus sexuels
Une soirée de soutien a rassemblé, ce jeudi 14 novembre, à Fort-de-France, différentes associations et partenaires autour du court-métrage Andan Nanm Ek Ko, un projet poignant d’Ella Moun sur les violences sexuelles envers les enfants.
À l’occasion de la Journée mondiale de protection des enfants contre les abus sexuels, ce lundi 18 novembre, un événement a été organisé pour soutenir la production du court-métrage Andan Nanm Ek Ko, écrit et réalisé par Ella Moun.
Ce film, sélectionné par le Grec (Groupe de recherche et d’essais cinématographiques) en 2023, aborde le sujet sensible des violences sexuelles sur les enfants, avec pour objectif de sensibiliser le public tout en contribuant à la reconstruction des victimes.
Les violences sexuelles sur mineurs, y compris l'inceste, constituent une véritable problématique de santé publique en Martinique.
Une étude de l’Institut National d’Études Démographiques (INED), publiée en 2022, révèle que 31 % des femmes et 26 % des hommes sur l’île déclarent avoir subi des violences avant l’âge de 18 ans, principalement dans le cadre familial ou au sein de leur entourage proche.
Un appel au financement
Lors de l’événement, des associations locales comme Lamevit et l’Agence régionale de santé (ARS) ont réaffirmé leur soutien au projet. Toutefois, l’équipe du film a lancé un appel à contributions pour finaliser le financement de ce court-métrage engagé.
Ella Moun, la réalisatrice, a partagé sa détermination.
Si je n’ai pas assez de financement, ce projet pourrait ne pas voir le jour. Ce film veut parler au cœur de la société et sensibiliser chacun à l’importance de la lutte contre ce fléau. Même un petit geste compte, que ce soit une contribution financière ou la participation à des actions.
Soutenu par le Grec, reconnu pour soutenir de jeunes auteurs engagés, Andan Nanm Ek Ko s’inscrit dans une démarche de sensibilisation et de mobilisation.
Un enjeu majeur de santé publique
Les violences faites aux enfants sont un enjeu majeur de santé publique pour l’Agence régionale de santé (ARS) de Martinique. Les agressions sexuelles intra familiales au cours de l’enfance et de l’adolescence ont des effets en cascade sur la santé mentale et physique (plus précisément neurobiologiques, comportementales, cognitifs et affectifs) comme l’explique Laeticia Montlouis, chargée de mission violences et addictions à l’ARS.
Cela a des effets sur la relation d'attachement, donne lieu à une plus grande vulnérabilité au développement des troubles somatiques, aux troubles mentaux, avec des troubles dépressifs, anxieux, mais aussi aux conduites addictives et aux troubles alimentaires. Et cela donne lieu aussi à une plus grande vulnérabilité à la répétition de situations traumatiques.
Laeticia Montlouis note que la dernière campagne contre les violences sexuelles faites aux enfants a révélé des chiffres glaçants.
Toutes les 3 minutes, un enfant est victime d'inceste, de viol ou d'agression sexuelle. Et ce risque est trois fois plus élevé chez les enfants porteurs d'un handicap. Ces données sont alarmantes, insoutenables. C'est pourquoi il est indispensable de mettre tous nos efforts dans la lutte contre ces agressions. Voilà la raison pour laquelle l'ARS a tenu à soutenir ce projet de court-métrage. Il s'agira d'un outil de prévention réalisé localement, qui permettra de sensibiliser largement à ce fléau et contribuera à la levée du tabou et à la libération de la parole.
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La Journée des droits des enfants : sujet du 18 novembre de l’émission C’est la Vie Décryptage, présentée par Florence Treuil et Julie. À retrouver du lundi au vendredi, de 9 à 12 heures en direct ou en replay.
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