Illettrisme : 13% des Martiniquais en âge de travailler ont des difficultés face à l'écrit

Par 09/11/2024 - 11:54

Le caractère tabou de l'illettrisme complique la mise en place d'actions à destination du public concerné. Pourtant, il s'agit d'un enjeu fondamental pour l'accès à l'emploi et dans la lutte contre la précarité.

    Illettrisme : 13% des Martiniquais en âge de travailler ont des difficultés face à l'écrit

En Martinique, un martiniquais sur 8 est en difficulté face à l’écrit, ce qui représente 13% des 18-64 ans. Pour 9% d’entre eux les difficultés sont jugées fortes

Au total ce sont 15000 martiniquais qui serait en situation d’illettrisme sur le territoire. C’est ce qui ressort de la dernière enquête FLV, formation tout au long de la vie qui s’est déroulée entre septembre 2022 et mars 2023. Une enquête nationale, réalisée par l’insee et l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme.

Ces investigations permettent d’avoir une photographie précise de ce sujet chez nous.

L’illettrisme concerne plus les hommes, 11% contre 4% chez les femmes, et les personnes âgées de 50 ans et 64 ans, et les habitants des quartiers jugées prioritaires.

Pierre Emile Bidoux, chef de la division action régionale à l'INSEE, dresse un comparatif entre la situation en Martinique et d'autres territoires.

Le taux d'illettrisme, il est deux fois plus important en Martinique que dans l'Hexagone. On est à 8% de cette population de 18 à 64 ans. On est à 4% dans l'Hexagone. On est un petit peu en dessous de la Guadeloupe où ils sont à 9%. La Guyane où c'est un peu plus particulier, le taux d'illettrisme est beaucoup plus fort. C'est environ 21%

L'illettrisme pose des difficultés d'accès à l'emploi et à l'évolution dans le monde du travail :

Il y a quand même une personne sur deux en situation de difficulté à l'écrit et en calcul qui est sans emploi. Mais même les personnes qui sont en emploi peuvent rencontrer des difficultés à l'écrit. C'est 11% de cette population de 18 à 64 ans en emploi qui a des difficultés face à l'écrit

Lutte quotidienne et actions à venir

Céline Jérome, chargée de mission et coordinatrice régionale de l’ANLCI, l’agence nationale de lutte contre l’illettrisme, souligne le travail réalisé pour contrer l'illétrisme :

Il y a eu un gros travail de réalisé. Il y a eu des plans régionaux sur la prévention et la lutte contre l'illettrisme qui mobilisaient un certain nombre d'acteurs vraiment impliqués dans la lutte contre l'illettrisme. Je reste quand même optimiste. Je me dis que ce travail, finalement, sur le long terme, à payer. Donc, on a quand même un taux de 8% de personnes en grande difficulté avec les compétences de base. Donc, ça représente le double du taux national. Et parmi les territoires d'outre-mer, nous avons le taux le moins important. Donc, ça conforte, mais on ne doit pas s'arrêter à ces chiffres. On doit poursuivre le travail, continuer à expérimenter d'autres pratiques, à identifier ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, s'adapter. Maintenant, la société est complètement digitalisée. Le numérique est omniprésent dans tous les actes de la vie quotidienne. Donc il faut passer systématiquement par le numérique

Sophie Chauveau, sous-préfète, déléguée à la cohésion sociale et à l’emploi, décrit les grandes actions transversales impulsées par l'Etat.

La coordination, elle se fait à la fois par des impulsions de niveau gouvernemental, dans le cadre du CIOM, où l'on a déclaré l'illettrisme comme étant une grande cause pour les Outre-Mer, à l'échelle du pacte des solidarités, où nous allons déployer des actions en direction des personnes en situation d'emploi, et puis également dans le déploiement de France Travail, où là aussi, l'accent sera mis sur la détection de situations d'illettrisme auprès des bénéficiaires du RSA


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