After Yoles : les autorités durcissent le ton face aux risques
Alors que le Tour des Yoles bat son plein, les fêtes improvisées en marge des étapes comme les "after yoles" suscitent de vives inquiétudes. Non déclarées, non encadrées, elles ont déjà fait plusieurs victimes cette semaine. Les communes concernées ont pris des arrêtés d’interdiction, appuyés par la préfecture, pour limiter les débordements.
Depuis le début du Tour des Yoles de Martinique, les plages situées à l’arrivée des étapes accueillent des after yoles qui rassemblent des milliers de personnes. Sur l’eau comme sur la terre ferme, la fête se veut libre et spontanée. Mais cette absence de cadre soulève de sérieux problèmes de sécurité.
Le drame n’a pas tardé à se produire : un jeune homme est décédé et un autre a perdu plusieurs doigts en marge des festivités. Face à cette situation, les autorités veulent réagir.
Une tolérance dépassée
Les communes concernées ont pris des arrêtés municipaux d’interdiction des after yoles. La préfecture a soutenu cette décision et renforcé les effectifs de sécurité sur le terrain.
120 gendarmes ont été mobilisés lundi soir à la plage de la Pointe Marin, contre 60 habituellement. Mais cela reste insuffisant selon Bastien Merot, sous-préfet du Marin, qui explique la nécessité d’un cadre plus clair :
Progressivement, on a des attroupements qui sont considérables sans dispositif de sécurité spécifique et avec des dangers particulièrement lourds du fait de l'alcool qui circule et de cette interface terre-mer qui peut être source de noyade et de blessures. L'important, c'est d'envoyer un message qui est celui de l'interdiction et qu'on soit en capacité d'agir dès lors qu'il y a un dépassement du raisonnable. C'est ce qui s'est passé les jours précédents. C’est la raison pour laquelle on a pu mettre en place un barrage filtrant.
Des sanctions en cas de débordements
Les fêtes ne sont pas formellement interdites par l'État parce qu’elles restent en partie spontanées. Mais la vigilance est accrue, et des sanctions sont possibles.
Il faut rappeler qu'on est dans le cadre d'un arrêté d'interdiction municipale, que s'ils prennent la décision de contrevenir à cet arrêté, ils engagent leur responsabilité. Dans le cas où l'événement, après, va constituer un trouble à l'ordre public ou va mettre en danger la vie d'autrui, leur responsabilité, y compris pénale, peut être engagée. Il y a des mouvements, qu'on va dire, spontanés. C'est sans doute la raison pour laquelle il y a eu aussi une forme de tolérance, surtout peut-être quand on était dans des dimensions qui n'étaient pas démesurées.
Les autorités s’inquiètent également de voir certaines personnes organiser ces after yoles à des fins commerciales.
En revanche, ce que je pointais du doigt, ce sont des organisateurs qui, éventuellement, vont commercialiser des places en vendant l'After Yole et en faisant venir du monde, y compris en transformant progressivement ce qui était une fête en mer, en le transformant en une fête sur Terre, avec tous les dangers que nous avons dans l'interface entre la Terre et la mer.
Les autorités appellent à la responsabilité individuelle et collective pour éviter que la fête autour du Tour des Yoles ne tourne au drame.
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