L'association « La Sainte-Famille » de nouveau pointée du doigt

Par 28/06/2023 - 05:00

Hier après-midi (mardi 27 juin), des salariés de la crèche « Aux P’tits Carilloneurs », structure dépendant de la Sainte-Famille, Maison d’Enfants à Caractère Social basée au Robert, ont dénoncé la dégradation de leurs conditions de travail.

    L'association « La Sainte-Famille » de nouveau pointée du doigt
Photo d'illustration/ @Naïda Lebos

Depuis 10 mois, les 18 salariés de la structure travailleraient dans des conditions difficiles à la suite du transfert de leur activité par le président de l’Association la Sainte-Famille. Cette crèche du Robert avait été délocalisée du quartier Mansarde au quartier Gaschette, pour qu’un centre commercial soit construit à la place des anciens locaux.

Toutefois, cette situation a placé les employés et les parents devant le fait accompli, les obligeant donc à trouver un autre moyen de garde pour leur enfant au dernier moment.

En l’état actuel, le lieu n’étant pas aux normes pour accueillir 47 enfants, ces auxiliaires de puériculture se retrouveraient en chômage technique. À noter qu'à l'origine la capacité d’accueil de l'ancienne structure était de 60 enfants. 

De plus, les auxiliaires de puériculture déclarent n’avoir pas perçu l’intégralité de leur salaire depuis le mois de mai. Pour l'heure, si certains ont reçu le quart de la somme, d’autres n’auraient rien reçu.

Une situation qui impacterait la santé morale et psychique de ces dernières puisque 6 d’entre elles seraient en arrêt maladie pour cause de stress ou encore de burn-out.

Un droit de retrait à durée indéterminée

Après plusieurs tentatives de rencontres avec le président de la Sainte-Famille, qui resterait silencieux face à cette affaire, ainsi que plusieurs appels au secours aux institutions de la DEETS et la Préfecture, les employés en attente de réponses et du versement de l’intégralité de leurs salaires, ont entamé dès hier un droit de retrait à durée indéterminée.

Dominique Clarusse, éducatrice de jeunes enfants, exerce dans cette crèche depuis maintenant 9 ans. Face à cette situation, tout comme ses collègues, elle accuse le coup et s’interroge sur l’avenir et le maintien de son emploi au sein de la structure : 

C'est épuisant parce qu'on ne peut pas non plus rester là sans rien faire. Nous avons eu l'habitude de travailler à la crèche Mansarde qui fonctionnait très bien et, maintenant, d'un coup comme ça, le bateau tombe à l'eau. Nous sommes très déçus de l'employeur. Il n'explique jamais rien du tout. Il ne précise pas ce qui se passe. Nous avons besoin d'explications. C'est la première fois que je rencontre ce genre de situation en tant qu' éducatrice de jeunes enfants. On ne connaît pas notre avenir, donc j'espère que d'ici la fin du mois ou bien début juillet, qu'il nous entende car on a besoin de faire le point pour notre avenir.

Depuis leur transfert, les salariés de la crèche “Aux P’tits Carilloneurs” cohabitent avec la crèche “Le petit Prince”. Pour ces professionnels passionnés qui ne peuvent désormais plus accueillir d’enfants, la situation est très dure à vivre comme l’explique Vanessa Florimond, membre du CSE de la crèche “Aux P’tits Carilloneurs”

Psychologiquement, c'est très difficile de se retrouver en haut et d'entendre les enfants en bas jouer, de pleurer ou de s'amuser. Ce n'est pas vivable, on ne peut pas travailler. On va dire qu'on a été mis au placard pour quelque chose qu'on n'a pas demandé, qu'on n'a pas fait. On travaillait très bien et puis voilà, on nous impose quelque chose. Et puis, c'est silence radio. On va nous faire croire que c'est de notre faute si on est dans cette situation-là. Travailler avec les enfants, ce n'est pas simplement aimer, c'est une passion de travailler avec les enfants. Les voir grandir, les voir devenir autonomes, c'est ça le but.

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