Tests de dépistage, vaccination : l'éventail de compétences des pharmaciens s'élargit
Comme dans l'Hexagone, les pharmaciens de Martinique se forment pour exercer leurs nouvelles compétences. Au-delà de la délivrance de médicaments, ils deviennent un maillon dans la chaîne du diagnostic.
Après la vaccination contre la grippe en 2019 puis l’extension de la vaccination aux vaccins inscrits sur le calendrier vaccinale obligatoire depuis deux ans, le métier évolue à nouveau avec l’ajout de nouvelles compétences instauré par un décret.
Publié le 17 juin dernier, ce décret permet aux pharmaciens de dépister les angines et les cystites simples, de délivrer le kit de dépistage du cancer colorectal et de renforcer la contribution à la politique vaccinale.
À l’échelle nationale, ces nouvelles missions sont déjà en application. En Martinique, la plupart des 132 pharmacies proposent ces services.
A la Pharmacie E Pharma de Fort-de-France plus communément appelée la Pharmacie Rose, le mot d’ordre est “l’adaptation” comme l’explique le responsable Éric Bonaillie.
Comme toujours, au niveau des pharmacies, le pharmacien s'adapte. Il adapte son équipe officinale à la nouvelle organisation. Il essaye de trouver des créneaux horaires et de dégager du temps pour pouvoir assumer toutes ces nouvelles fonctions qui vont dans le bon sens. Ça va de la vaccination aux tests urinaires pour la détection des cystites, la détection des angines bactériennes. Là, nous sommes deux pharmaciens qui pouvons prendre en charge ces nouvelles compétences, plus des préparateurs qui ont été formés. Mais pour l'heure, il n'est pas question de pouvoir élargir l'équipe uniquement dans ce contexte
Faciliter l'accès au soin
Cet élargissement des compétences au niveau de la profession répond à un objectif spécifique : faciliter l’accès aux soins par rapport aux problématiques de désert médicaux. Léa Donardim, responsable de la pharmacie du patio de Cluny à Schoelcher et présidente du syndicat FSPF Pharmacien Martinique et de l’URSP Pharmacien Martinique :
Depuis deux ans, la vaccination est étendue, que ce soit diphtéries, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus, etc. Donc, vous venez en pharmacie, nous vous faisons la prescription et nous faisons l'injection. Et ça, c'est possible à partir de l'âge de 11 ans. Nous sommes donc dans la prévention. Nous faisons également des dépistages avec le trod angine, le trod cystique. Nous faisons déjà les trod COVID, particulièrement, vous l'avez vu pendant l'épisode 2019-2022, donc l'épidémie COVID. Nous proposons également les entretiens pharmaceutiques en pharmacie pour les patients qui sont sous anti-asthmatique, sous anticoagulants, pour les personnes qui sont en traitement anticancéreux, pour les femmes enceintes. Il y a également les bilans partagés de médication qui permettent d'accompagner le patient par rapport à son traitement et de faire le point. C'est tout un ensemble de mesures qui facilitent l'accès aux soins et qui place également le pharmacien comme un relais pivot dans la prise en charge du patient
Selon les professionnels, d’ici quelques années, le nombre de médecins devrait augmenter compte tenu de l'élargissement du numerus clausus. Ces nouvelles mesures permettent d’assurer la continuité de l’offre de soins.
Le reportage de Mélissa Grutus :
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