Chlordécone : le combat continue
Vendredi dernier, 24 juin, le tribunal administratif de Paris a reconnu la responsabilité des services de l’état mais a rejeté les demandes d’indemnisation des plaignants pour préjudice d’anxiété.
Une réunion publique s’est tenue hier en fin de journée, jeudi 30 juin, à la Maison des syndicats, à Fort-de-France, pour faire un point sur l'action collective. Deux avocats, le bâtonnier Raphaël Constant et Maître Christophe Lèquevagues, ont restitué le dernier épisode judiciaire de cette affaire.
Et malgré l'apparent camouflet infligé aux plaignants, pour Maître Lèguevaques, qui représente les 1 240 requérants, la décision du tribunal administratif de Paris est une "avancée décisive".
En effet, les associations qui sont dans le dossier pénal pourraient trouver des arguments nouveaux pour contester la question de la prescription. Ça permet aussi de mettre en contradiction les exploitants, les producteurs et les distributeurs du chlordécone qui se cachaient derrière les autorisations qu'ils ont obtenues dans les années 70, et dont on nous dit qu'elles n'auraient jamais dû être délivrées. Ce sont des éléments nouveaux qui peuvent être utiles pour la défense collective des intérêts en présence. Moi, depuis que je suis ce dossier, je suis très étonné de constater que dans les années 90, on interdit le chlordécone, mais on ne prend aucune mesure corrective. Et là-dessus, la responsabilité de l’état est aussi importante.
L’indemnisation des victimes n’est toutefois pas encore d’actualité, mais là encore, Maître Lèguevaques considère avoir un dossier solide à présenter à la Cour d'appel.
Pour l'indemnisation, actuellement, le tribunal nous dit que ce n'est pas possible parce qu'il n'y a pas suffisamment de preuves. Nous allons démontrer qu'il y a au contraire suffisamment d'éléments. Par exemple, l'espérance de vie entre les départements de l'Hexagone et les départements des Antilles peut être de sept ans de différence, c'est en grande partie imputable au chlordécone. Il y a tout un tas d'éléments scientifiques qui prouvent les effets délétères et déjà constatables de ce produit sur la santé.
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