Visite de Bruno Retailleau : les élus martiniquais attendent des actions concrètes contre la délinquance
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, effectue une visite d’une journée et demie en Martinique puis en Guadeloupe. Un déplacement très attendu suite à l’explosion du narcotrafic, la prolifération des armes et une recrudescence des homicides. Les parlementaires espèrent des annonces fortes, mais certains dénoncent déjà un calendrier plus politique que sécuritaire.
Le ministre arrive en Martinique ce jeudi 21 août après-midi, avant de repartir dès vendredi. Un passage très rapide dans un territoire où la criminalité augmente cruellement.
Depuis le début de l’année, 20 homicides ont déjà été recensés, dont 16 commis par armes à feu, des chiffres qui illustrent l’urgence sécuritaire dénoncée depuis des mois par les élus martiniquais.
« Un an pour une visite, c’est inadmissible »
La députée de Fort-de-France, Béatrice Bellay, ne cache pas son exaspération face à ce qu’elle considère comme un retard de réaction du gouvernement :
Ailleurs, sur le territoire national français, il se serait déjà depuis longtemps déplacé. Donc, un an pour faire une visite, c'est juste inadmissible. J'ai pris le temps d'aller voir les services de gendarmerie, les services de police, les services douaniers, tous disent la même chose, il faut des moyens d'enquête. J'espère qu'il va annoncer l'ouverture de postes d'enquêteur de nature à nous permettre de cibler mieux et d'arrêter de façon plus efficace ceux qui participent et du trafic d'armes, trafic de stupéfiants et du trafic de personnes.
De son côté, le député Jiovanny William dit attendre des engagements concrets mais se montre sceptique quant aux priorités du ministre :
Malheureusement, j'ai l'impression que son calendrier est plus électoral que ministériel. Néanmoins, nous en attendons certaines choses, à savoir des moyens pour la police, et la police de proximité, notamment, des moyens pour également celles et ceux qui travaillent à l'office d’anti stupéfiants. Nous attendons également de lui des clarifications sur ses prises de position, notamment sur l'État de droit.
Plus de fermeté
La sénatrice Catherine Conconne insiste sur la nécessité de combiner les actions sécuritaires et la prévention :
Il y a certes de la drogue qui repart vers l'Europe depuis la Martinique, mais aussi une consommation locale qui augmente de plus en plus chez les plus jeunes. Nous sommes aussi au cœur de ce trafic et de cette consommation. Il y a des efforts à porter. Il y a un certain nombre de décrets qui sont déjà sortis à partir de la loi narcotrafic. On a besoin aujourd'hui, en plus d'une interface parentalité, d'une interface famille, d'une interface éducation pour sauver les générations qui arrivent et qu'elles ne viennent pas, ces générations, remplir le lot de ceux qui sont déjà impactés par cette délinquance importante et acteurs de cette délinquance importante.
Les élus de notre territoire espèrent donc des réponses claires, à l’issue de cette visite ministérielle très attendue.
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