La nomination de Sébastien Lecornu laisse les députés dubitatifs

Pour certains élus, cette désignation est révélatrice d’un choix de stabilité plus que de rupture. C’est ce que souligne le député martiniquais Jiovanny William, qui appelle néanmoins à juger le nouveau chef du gouvernement sur ses actes :

Il faudra juger sur pièce. Vous savez, personne n’est dupe dans le choix du président de la République. En tout cas, pour ma part, j’attends de monsieur le Premier ministre Lecornu un gouvernement qui soit à la hauteur des espérances de nos concitoyens. Ce qu’il fera aura un impact certain sur nos réalités. Donc maintenant, moi, en ma qualité de député, je ne souhaite pas le chaos, mais je serai toujours vigilant.

L’élu martiniquais insiste également sur la nécessité d’un changement de cap politique.

Les électeurs se sont déplacés. Il y a des résultats que le Premier ministre ne peut pas ignorer, que le président de la République non plus. Maintenant, il a choisi un fidèle pour être Premier ministre. Il faut qu’il se dise que la politique actuelle menée ne peut pas être celle qui a été menée jusqu’à présent. 

Surdité présidentielle

Jean-Philippe Nilor est plus tranché. Le député assure que cette nomination démontre que le président est sourd aux critiques ou remarques de l'Assemblée Nationale. 

Il a montré qu'il n'en avait cure. Il a même à plusieurs reprises parlé de "Venir le chercher" pour le déloger là ou il est.

Très tranché, le député n'hésite pas à parler d'une motion de destitution que les députés "courageux" devraient voter.

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Rétablir l'ordre

Dans ce contexte, le député reste prudent sur les initiatives de son groupe parlementaire. Alors que La France insoumise a annoncé vouloir déposer une motion d’institution à l’encontre du président de la République, Jiovanny William se dit attaché au changement, mais pas au blocage :

Je ne suis pas pour le chaos, je suis pour le changement réel et je ne fais pas de démagogie. Donc, je verrai en temps voulu avec mon groupe ce que nous ferons.

La nomination de Sébastien Lecornu marque ainsi une nouvelle étape du quinquennat, mais les attentes, sont importantes notamment sur le dossier sur la vie chère, qui, pourtant avait avancé sous l'impulsion de Manuel Valls.