La CTM se prépare à réduire ses dépenses face à la baisse annoncée de ses ressources
Les temps s'annoncent durs à la CTM. La collectivité se prépare à réduire le flux de dépenses pour compenser des baisses de dotations à venir.
Dans une note adressé aux agents de la CTM, Serge Letchimy annonce la mise en place de mesures urgentes pour une gestion budgétaire responsable. Il s'agit pour l'exécutif local de réagir aux annonces de restrictions budgétaires de l’État pour les Outre-Mer.
En effet, dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025, le gouvernement a décidé d’engager une baisse supplémentaire de 15 millions d’euros pour les collectivités.
Elles devront conjuguer avec une situation complexe, marquée par la diminution des recettes et l’augmentation continue des charges.
Pour continuer à assurer les missions essentielles telles que le versement des allocations de solidarité, la Collectivité Territoriale de Martinique à fait le choix de mettre en place des mesures visant à gérer de manière responsable le budget en interne.
Eugénie Liber, secrétaire générale du Syndicat FO-CTM réagi à cette annonce. Pour elle, cette mesure n'est pas une surprise :
Ce qui est peut-être demandé aujourd'hui aux agents, n'est rien d'exceptionnel, c'est ce que chaque fonctionnaire doit faire aujourd'hui par rapport à la raréfaction des moyens et puis au fait qu'il y a beaucoup, beaucoup plus de demandes à gérer alors que les dotations de l'État sont moindres. Peut-être qu'il est demandé d'avoir une attention plus particulière. Cependant, concernant les choix qui seront faits par les élus, c'est de leur responsabilité. Ce n'est pas de la responsabilité des agents. Ce que je crois, c'est qu'un agent, à partir du moment où il est contentieux et il est professionnel, il doit savoir que c'est une rationalisation nécessaire aujourd'hui. Après, à chacun de voir, mais à travers le courrier, il est difficile pour nous de savoir ce qui est attendu précisément. Je pense que c'est dans la pratique que l'on verra s'il y a des coupes sombres à faire, qu'est-ce qui sera demandé au cas par cas
Trois axes pour maîtriser les dépenses
La collectivité s'appuie sur trois axes pour réduire ses dépenses.
La réduction de ses dépenses courantes : résiliation de baux, vente de terrains et de biens, révision de l’organisation de son parc, réduction de ses dépenses énergétiques, limitation des nouvelles embauches, etc. La mise en œuvre d’un règlement général des subventions avec un cadre plus rigoureux pour l’attribution des aides aux acteurs publics et privés visant à améliorer la gestion et à rationaliser l’utilisation des fonds publics. La recherche active de financements alternatifs : la CTM prévoit de diversifier ses sources de financement en mobilisant des fonds européens et des subventions nationales ou privées pour soutenir les projets structurants
Arnaud René Corail, conseiller exécutif chargé des finances et de la commande publique à la CTM, liste les dépenses obligatoires de la collectivité qui devront être réalisées malgré des ressources restreintes :
Dans le cadre des débats des orientations budgétaires, il faut quand même assumer les aides individuelles et sociales, donc répondre aux besoins de l'APA, la PCH. Vous savez, tout ce qui concerne les personnes âgées, les personnes atteintes d'handicap. Donc là, il n'est pas question pour nous de diminuer cette partie, parce que ce sont les plus faibles. Il y a la masse salariale de la collectivité qui n'est pas rien. Donc, tout cela, effectivement, doit être assuré et assumé par les finances que nous aurons pour pouvoir répondre aux attentes de la population. Maintenant, il y a les collèges et les lycées. Là aussi, des améliorations de conditions d'accueil des élèves, des enseignants et du personnel. Là aussi, ce sont des dépenses quasiment qu'on peut considérer comme aussi obligatoires. Donc, tout cela doit être intégré et apprécié à analyser tout en faisant des économies ici et là, c'est-à-dire faire plus avec moins
Communication interne et externe
Pour Arnaud René Corail, la gestion des dépenses passent par une meilleure communication sur la stratégie en interne mais aussi face aux interlocuteurs potentiellement bénéficiaires des fonds de la CTM :
Nous sommes contraints de régler des arriérés et nous sommes contraints de mieux gérer les choses aujourd'hui. Et moi, je vais toujours parler de 200 millions de récurrence, c'est-à-dire chaque année qui manquent au budget de la collectivité pour nous permettre de payer ce que nous devons, mais aussi de pouvoir investir. Déjà, pour mieux gérer, il faut informer, il faut communiquer. Le DGS a mis en place un système, des moyens pour pouvoir parler aux responsables de services, des cellules, les DGA et directeur, ce n'est pas qu'ils ne soient pas conscients des difficultés, mais en même temps, il faut rappeler à tout un chacun les difficultés financières des collectivités. Et c'est à partir de là qu'on va pouvoir éviter des dépenses qui ne devraient pas l'être, mais aussi pouvoir répondre à des sollicitations qui ne pourront peut-être pas se faire et que l'agent soit à même de pouvoir l'expliquer sans dire que c'est parce qu'il n'y a pas d'argent. Ce n'est pas la solution. La solution est de lui dire: Mais est-ce que vous ne pouvez pas renvoyer à plus tard ? Est-ce que vous avez bien étudié votre dossier ? Est-ce que vous avez recherché des fonds ailleurs pour pouvoir mener à bien ? C'est valable pour les associations, c'est valable pour les aides individuelles, mais c'est valable aussi pour les autres collectivités, EPCI, communes
Le budget définitif de la CTM pour l’année 2025 sera voté en séance plénière en décembre prochain.
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