2 ans de prison avec sursis et 5 ans d’inéligibilité requis contre Félix Ismain, le maire de Bellefontaine
Jugé ce matin (lundi 26 juin) notamment pour prise illégale d’intérêts, le premier magistrat de la ville s’est vivement défendu. Le délibéré sera connu dans trois semaines.
C’est un homme confiant mais un peu confus qui s’est présenté ce matin à son procès. Mais il faut retenir la détermination de Félix Ismain à la barre : « tant que je serais maire , Charles Donatien ne sera pas maire de Bellefontaine ! Je n’ai pas besoin de soudoyer qui que ce soit dans la commune ».
Il ponctue son propos : il cherche mon inéligibilité. Même s’il l’obtient , il n’aura pas la mairie! ».
Cela fait un moment que le maire de Bellefontaine patientait pour défendre son honneur. Félix Ismain poursuit : « je n’ai jamais commis de malversations dans ma longue carrière politique ».
Le septuagénaire éclate en sanglots en prononçant cette phrase. C'était une promesse à sa défunte mère. Terrassée, selon lui, par ce scandale.
Dans cette affaire, son adversaire politique, élu de l’opposition, lui reproche d’voir versé des subventions de près de 15 000 euros à deux associations, l’utilisation d’une voiture de service à des fins personnelles et, enfin, d’avoir enfin choisi un approvisionnement en carburant dans une station-service gérée par son propre fils.
Mis en cause, le maire s’explique devant le tribunal et tente de répondre face aux flots de questions destiner à mieux cerner ces agissements, ainsi que son lien avec les dites associations et son choix pour cette station au détriment d’une autre.
« Joute électorale » pour le parquet, « cabale politique » en défense
Interrogé par ailleurs sur son budget, ses réponses du maire sont un peu légères. Félix Ismain avoue s’entourer de spécialistes et leur faire confiance. Pour l’usage de la voiture, il reconnaît qu’une délibération a été votée sur le tard quand un agent a pointé du doigt l’irrégularité.
« Une joute électorale en plein cœur de cette audience ». C’est ce que regrette le ministère public qui souhaite rester sur les faits et rien que les faits. Un autre regret dans ce procès : l’absence de Servius Charles Donatien, l’élu de l’opposition à l’origine de la plainte.
Pour le ministère public, les tentatives de régularisations de Félix Ismain sont trop tardives. « On attend une attitude exemplaire des élus, Félix Ismain s’en est éloigné », indique le magistrat. Il requiert 2 ans de prison dont un an avec sursis, 100 000 euros d’amende dont la moitié avec sursis ainsi que 5 ans de privations de droits civiques (inéligibilité) et l’interdiction d’exercer toutes fonctions administratives.
En défense, Me Eddy Arneton a plaidé la relaxe. « C’est une cabale politique. Mon client est touché. Cela fait un certain temps qu’un candidat malheureux, frustré de toutes ses défaites politiques, a saisi une juridiction pour s’en prendre à lui politiquement et éliminer un concurrent ». Pour lui, l’enquête est d’ailleurs « insuffisante » et a montré des « défaillances ».
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 20 juillet prochain.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.