Un réseau d'immigration clandestine jugé par le tribunal correctionnel de Fort-de-France

Par 16/06/2022 - 07:56 • Mis à jour le 16/06/2022 - 14:21

Les magistrats de la JIRS jugent depuis hier (15 juin 2022) 10 prévenus ayant participé de près ou de loin à l'entrée de ressortissants haïtiens sur le territoire martiniquais.

    Un réseau d'immigration clandestine jugé par le tribunal correctionnel de Fort-de-France

Une affaire de passeurs et d’immigrés clandestins occupe depuis hier le tribunal correctionnel de Fort-de-France. Dans le box des prévenus, des Haïtiens et des Martiniquais poursuivis pour "aide à l’entrée ou au séjour irréguliers d'un étranger en France. 

Ce sont les magistrats de la JIRS , juridiction interrégionale spécialisée, qui se penchent sur ces faits qui se sont déroulés en 2019 sur la commune du Prêcheur. Les juges ont deux jours, ont essayé de déterminer le rôle de chaque individu dans ce réseau. 

Hier, le tribunal a méticuleusement épluché cette délicate affaire lors de la première journée d’audience. Les prévenus ont été entendus l’un après l’autre. L’objectif pour la juridiction spécialisée, au-delà de l’enquête, était de comprendre les rouages de ce trafic de clandestins et quelles étaient les motivations des différents participants. Un réseau qui a pu être démantelée grâce à la mise sous écoute de quelques prévenus avant leur interpellation .

Dans l’après-midi, les magistrats se sont focalisés notamment sur des points essentiels : comment était organisé l’arrivée en Martinique ? et l’hébergement ?

Les comptes en banque des suspects ont été passés en revue. Ils ont du expliquer chaque montant important aux juges. Par ailleurs, la question de reconnaissance fraudeuse de paternité a été abordée à la barre . Une pratique relevée lors de l’enquête afin que certains enfants puissent permettre l’obtention de la nationalité française à leurs proches.

Au terme de cette première journée de procès, les juges ont eu conscience de l’entraide active entre ressortissants haïtiens depuis la Martinique. Certains interpellés, toujours en situation irrégulière, n’ont pas hésité à rendre la pareille de bon cœur à leurs compatriotes, louant des logements pour les prochains arrivés et en les nourrissant. Tous ont nié s’enrichir lors de cette entraide. Le procès redémarre ce matin avec les réquisitions du ministère public et les plaidoiries de la défense.

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