Un port de plaisance illégal a été ajouté à l'aire de carénage du Marin
La liste des faits reprochés au maire du Marin et aux responsables de la société Carenantilles tombe sous le coup de 11 chefs d'accusation.
L'affaire de la délégation de service public de l'aire de carénage du Marin est prise très au sérieux par la justice. Pour preuve, le procureur de la République s'est fendu d'un long communiqué de presse pour évoquer les éléments de l'affaire.
Il y dénombre notamment les chefs d'accusation. Ils sont au nombre de 11 : favoritisme, recel de favoritisme, corruption active et passive, concussion, recel de concussion, abus de biens sociaux, recel d'abus de biens sociaux, travail dissimulé, blanchiment de fraude fiscale, exercice sans autorisation d'une activité nuisible à l'eau.
9 mois d'enquête
Concrètement, cette affaire démarre le 13 décembre 2018 par l'envoi d'un courrier anonyme. Son auteur y dénonçait la construction illégale d'un port de plaisance sur la commune du Marin avec la complicité de la direction de la mer.
Durant l'enquête longue de 9 mois, les enquêteurs ont constaté la construction récente de deux pontons permettant l'accueil de méga-yachts et de 70 bateaux.
D'autres éléments ont permis de placer 6 personnes en garde à vue en ce mois de septembre 2019. Trois personnes ont finalement été poursuivies.
Dans le résumé de l'affaire transmis par le parquet, on apprend que Jean-Louis de Lucy de Fossarieu, dirigeant de Carenantilles est soupçonné d'avoir bénéficié de façon illicite de la délégation de service public pour l'exploitation de carénage en 2014. Le principe d'égalité dans l'appel d'offre n'aurait pas été respecté. Un engagement de 25 ans pour un montant de 22 millions d'euros.
La mairie lui aurait attribué illégalement une extension de son périmètre d'activité sans aucune mise en concurrence, pourtant obligatoire dans ce genre de dossier. La construction et l'exploitation des deux quais sans qu'aucune redevance ne soit versée lui sont aussi reprochés. L'utilisation de fonds de la société Carenantilles à des fins personnelles et au profit de proches ainsi que l'organisation de travail dissimulé font partie des éléments retenus contre lui par la justice. Une longue liste qui a conduit le juge des libertés et de la détention à le placer en détention provisoire.
Arthur de Lucy de Fossarieu, le fils du patron de Carenantilles, est lui aussi inquiété dans cette affaire. Dans le détail, la justice lui reproche d'avoir bénéficié des abus de biens sociaux commis par son père et d'être complice des faits de travail dissimulé.
Une partie de l'enquête déléguée au parquet de Cayenne
Quant à Rodolphe Désiré, il est poursuivi pour avoir favorisé les affaires de Jean-Louis de Lucy de Fossarieu. Le maire du Marin aurait permis que Carenantilles obtienne l'exploitation de l'aire de carénage. Le premier magistrat aurait également autorisé le chef d'entreprise à étendre sa surface d'activité et d'exploiter les deux pontons illégaux sans contrepartie fiscale pour la mairie.
Comme Arthur de Lucy, l'ancien sénateur a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
Concernant le rôle de la direction de la mer, c'est le parquet de Cayenne qui est chargé de l'enquête. En effet, l'ancien directeur de la mer étant un militaire, c'est cette juridiction qui est compétente en la matière.
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