Trois militants relaxés par la justice après leur interpellation à Fort-de-France
Après neuf heures d'audience, les militants interpellés mercredi près de la cour d'appel de Fort-de-France ont été relaxés. L'un d'entre eux a tout de même écopé d'une amende de 1000 euros pour outrage.
Hier (vendredi 31 mars) se tenait le procès des trois militants interpellés en milieu de semaine au tribunal de Fort-de-France. Les 3 hommes : Kévin Zobal (Dalsim), Bruno Pélage (Volkan) et Hugues Baspin (Baramine) , âgés de 35 ans, 52 ans et 58 ans ont demandé à être jugés dès la fin de leur garde à vue dans le cadre de la procédure de comparution immédiate.
Ils étaient poursuivis pour participation à un attroupement, refus de signalétique et outrage à magistrat. Des faits qui se sont déroulés lors d’une manifestation qui a donné lieu à un attroupement devant la Cour d'appel de Fort-de-France, non loin du jardin de l'Espace Camille Darsières qu'ils avaient baptisé "Lakou kont non-lieu".
Les avocats de la défense ont, dès l'entame de l'audience, mis l’accent sur les conditions d’interpellation des trois prévenus. Pour eux, il n’y a pas eu d’attroupement. Leurs clients exerçaient simplement leur droit de citoyen et, plus particulièrement, leur droit d’expression suite au non lieu de l’affaire chlordécone.
Dans leur démonstration, les avocats ont également signalé que, selon les vidéos qu’ils avaient en leur possession, les interpellations n'avaient pas eu lieu devant la Cour d'appel de Fort-de-France mais 10 à 15 mètres plus loin. S'appuyant sur ces mêmes éléments, les avocats ont estimé que le rassemblement n'était pas caractérisé.
Devant leur instance, les magistrats ont accepté de visionner ces vidéos.
9 heures d'audience
À la barre, les prévenus ont tous nié les accusations d'attroupement et refusé de se prononcer sur le refus de signalétique. Tour à tour, les 3 hommes ont énoncé l’importance du combat mené contre ce non lieu. Pour Bruno Pélage, “le chlordécone c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase”. Dans leur argumentaire, les trois mis en cause ont dénoncé la violation de leurs droits fondamentaux mais aussi la violence, selon eux, de leur arrestation.
Des arguments partiellement entendus par le ministère public. En effet, la représentante du parquet a requis des peines de quatre mois d'emprisonnement assorties de mandat de dépôt à l’encontre des trois prévenus.
Pourtant, au terme de 9 heures d'une audience parfois tendue, les juges ont pris la décision de relaxer les mis en cause pour les faits de participation à attroupement et refus de signalétique. Néanmoins, Bruno Pélage, qui était également poursuivi pour outrage à magistrat, a été condamné à 100 jours d'amende à 10 euros.
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