Rodrigue Petitot laissé libre, sous le statut de « témoin assisté »
Interpellé dans la nuit de samedi à dimanche (31 août au 1er septembre), celui qui se fait appeler « Le R » sur les réseaux sociaux a été déféré devant le tribunal mais laissé libre. Il a été placé sous le statut de « témoin assisté » par le juge d'instruction.
Entendu au commissariat de police de Fort-de-France, depuis la matinée de samedi, Rodrigue Petitot a été déféré au tribunal judiciaire ce lundi après-midi, à l’issue de sa garde à vue.
À l’extérieur, plus d'une centaine de personnes étaient finalement rassemblées cet après-midi devant le tribunal judiciaire, en soutien au mis en cause. Les forces de sécurité avaient sécurisé le tribunal, empêchant toute entrée.
« Laissez nous rentrer, ça va dégénérer », scandaient certains au fil que la soirée avançait, depuis le boulevard du Général de Gaulle.
Sous le statut de témoin assisté
Une information judiciaire pour vols en réunion et dégradations volontaires a été ouverte mais Rodrigue Petitot n'a pas été mis en examen.
Le juge d'instruction a estimé qu'il n'y a pas d'éléments suffisants pour le mettre en examen. Il a été placé, à ce stade, au statut de témoin assisté. Les choses peuvent changer mais pour l'instant, nous en sommes là. Une procédure et des investigations seront menées et, au résultat, on verra s'il y a des poursuites ou pas », a indiqué Me Max Bellemare, son avocat.
La procureure de la République comptait, de son côté, requérir le placement en détention provisoire.
Pour rappel, le président du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), association à l’origine de l’appel à la mobilisation contre la vie chère, a été interpellé dans la nuit de samedi à dimanche, à 4h du matin.
Une version contestée par le mis en cause
De sources policières, il est suspecté d’avoir participé à une tentative de vol de bus dans la nuit, avec une dizaine de personnes cagoulées. Il aurait également fait partie d’un groupe de personnes qui a riposté à la police par des jets de pierre, samedi dans la nuit.
Rodrigue Petitot, connu comme « Le R » sur les réseaux sociaux, conteste cette version, comme nous l’a fait savoir son avocat. Selon ce dernier, il ne portait pas de cagoule mais simplement une capuche remontée sur la tête pour se protéger du froid, ainsi qu’un foulard sur son cou… et non sur son visage.
Ce lundi après-midi, au cours de sa garde à vue, les députés Marcellin Nadeau et Jean-Philippe Nilor ont rendu visite au quadragénaire, par l’exercice de leur « droit parlementaire de visite des lieux de privation de liberté ».
Il s’agissait, pour eux, de « garantir la transparence et le respect des droits fondamentaux » du militant gardé à vue.
Il nous a dit que, globalement, il allait bien mais qu’il avait demandé un coussin par rapport à son handicap au bras et qu’il ne l’avait pas obtenu. Le directeur nous a assuré que cela serait fait
Selon eux, c’est l’intervention du préfet qui a fait qu’ils ont pu faire valoir leur droit de visite, malgré « un avis négatif de la procureure ».
À ÉCOUTER Marcellin Nadeau et Jean-Philippe Nilor
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