Meurtre de Godissard en 2014 : deux Saint-Luciens jugés pour avoir tué Rodny Moundras

Pourquoi Rodny Moundras a-t-il été abattu à Godissard le 26 février 2014, en plein après-midi, sous les yeux de sa mère ? Après 11 ans d'enquête, de nombreuses auditions et deux arrestations, la piste du règlement de compte pour un vol d'une grande quantité de cocaïne appartenant à Kévin Doure reste la plus plausible.

Néanmoins, deux hommes seulement comparaissent à partir de ce lundi devant la cour d'assises de la Martinique. Elijah Henville, 57 ans, et Franklin Hippolyte, 36 ans, sont jugés pour avoir tiré sur Rodny Moundras.

L'enquête a permis de faire le lien entre leurs appels téléphoniques, les armes utilisées et un bijou volé à la victime. Les enquêteurs ont pu établir qu'ils se trouvaient à bord de la Renault Clio décrite par les témoins de meurtre. 

Ce n’est qu’en mars 2015, que des pistes orientent l’enquête vers ces deux hommes, considérés comme des tueurs à gage.

Trahi par un bijou

Franklin Hippolyte a finalement été interpellé au Carbet en 2020, après plusieurs tentatives infructueuses des enquêteurs. Le trentenaire avait notamment été identifié grâce à un cliché sur lequel on le voyait porter la chaine de Rodny Moundras. Sur les lieux du crime, plusieurs témoins avaient confirmé qu'un des tireurs était sorti du véhicule pour achever la victime et lui arracher son bijou. Des faits reconnus partiellement par Franklin Hippolyte lors de ses auditions.

Son complice Elijah Henville, lui était déjà incarcéré depuis 2019 pour une autre fusillade mortelle à Fort-de-France. Il est en effet suspecté d'avoir participé au meurtre d'Auguste Gabriel-Régis qui avait été abattu aux Terres-Sainvilles en février 2016. Le rapprochement avait pu être fait grâce à son arme à feu, mais il contestait toute implication dans le meurtre de Godissard, 5 ans plus tôt.

Les témoignages répétés et circonstanciés de son co-accusé pèsent pourtant lourdement contre lui.

Pas de donneurs d'ordre dans le boxe

Malgré les multiples auditions des accusés mais également des donneurs d'ordre présumés, ces derniers n'ont pas pu être mis en examen.

Une conversation téléphonique interceptée en novembre 2013, six jours après le vol de cocaïne à Saint-Joseph, permet d'entendre Kévin Doure s'adressant à l'un de ses hommes de main. Il lui demande notamment "passer à l'action [...] vers les gars de Godissard".

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Néanmoins, les différents interrogatoires et autres éléments d'enquête n'ont pas permis d'établir la participation du trafiquant à une association de malfaiteurs en vue d'éliminer Rodny Moundras.

Ce dernier, connu très défavorablement de la justice, aurait participé à ce vol de drogue.

Dans cette procédure, un autre nom bien connu de la justice a également été évoqué. Celui de Cédric Chaillot. Pour autant, les enquêteurs ont rapidement écarté cette piste.

Les témoignages et les interrogatoires des deux accusés sont particulièrement attendus au cours de ces cinq jours d'audience devant la cour d'assises de la Martinique.

Accepteront-ils de participer à la manifestation de la vérité en livrant leurs commanditaires, 11 ans après après cet homicide ?