Le très attendu procès des militants anti-chlordécone
Ce jeudi matin à 9 heures se tient le procès de quatre militants anti-chlordécone devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France. Ils sont poursuivis pour violences sur agents de la force publique mais les avocats de la défense entendent faire de ce procès celui du colonialisme, des violences policières et de l'empoisonnement au chlordécone de la Martinique.
La date avait été soigneusement notée par les activistes en juillet dernier. Ce jeudi 27 août, le tribunal correctionnel de Fort-de-France juge quatre militants dont Kéziah Nuissier pour violences sur personne dépositaire de l'autorité.
Les quatre prévenus sont poursuivis pour avoir frappé des gendarmes ou des policiers le 13 janvier, le 15 mai et le 16 juillet dernier soit devant le palais de justice de Fort-de-France soit devant le commissariat central de la rue Victor Sévère.
Pour leurs avocats et leurs soutiens, il ne s'agit pas d'un simple procès pour des actes délictueux. Ce procès est également, de leur point de vue, une étape supplémentaire dans la répression violente et coloniale des revendications de justice dans le scandale du chlordécone. Et de rappeler que si des militants se retrouvent pour la deuxième fois de l'année devant le tribunal, les responsables de l'empoisonnement des terres par ce pesticide toxique n'ont toujours pas été poursuivis. Les défenseurs réclament donc depuis plusieurs semaines l'abandon des poursuites contre leurs clients.
Le procès de ce matin a d'ailleurs fait l'objet d'une large campagne médiatique. Outre une conférence de presse et différents rassemblements, la défense a reçu le soutien de nombreux artistes tel que Kalash, Kulu G, Kéroz'n ou encore Joël Jaccoulet. Tous ont évoqué le sort Kéziah Nuissier qui avait été brutalisé par les forces de l'ordre après son arrestation le 16 juillet dernier devant le commissariat de Fort-de-France.
Tous ont lancé un appel au rassemblement devant le palais de justice de Fort-de-France à 8 heures ce jeudi matin.
La majorité des soutiens ne pourront cependant pas entrer dans la salle d'audience. Le président du tribunal a indiqué hier que seulement 48 personnes pourront pénétrer dans la plus grande salle du palais de justice de Fort-de-France. Une consigne qui s'inscrit dans le cadre des mesures de distanciation physique adoptées pour faire face à l'épidémie de covid-19.
Par ailleurs, les abords du tribunal devraient faire l'objet d'une attention particulière compte tenu des incidents survenus en janvier, mai et juillet dernier lorsque les militants se sont retrouvés face à face avec les forces de l'ordre.
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