Le chanteur de KokoLéchel jugé devant les Assises de la Martinique pour 22 viols
Charley Cazal, aussi connu sous le surnom M.O.B., comparaît à partir d’aujourd’hui pour viols aggravés, enlèvement, séquestrations, extorsions. Un dossier hors normes jugé du 7 au 11 avril.
C’est une affaire comme on en voit peu qui est jugée à partir de ce lundi, devant la Cour d’Assises de la Martinique.
Charley Cazal, 33 ans, doit répondre de 22 viols commis entre 2015 et 2021 sur des jeunes femmes.
L’accusé comparaît pour viol avec circonstances aggravantes, enlèvement, séquestration, extorsion avec violence. La liste est longue.
Pendant au moins 6 ans, celui qui est aussi connu comme le chanteur de la célèbre chanson Kokolechel, aux 7 millions de vues sur Youtube et aux connotations sexuelles explicites aurait sévi sans jamais être inquiété.
L’affaire débute en réalité le 5 février 2021 par l’appel inquiet d’une maman, inquiète de ne plus avoir de nouvelles de sa fille.
Les gendarmes la découvrent à pied, en train de regagner son domicile. La jeune femme de 19 ans finit par confier avoir été séquestrée par son petit ami, obligée de lui acheter une bague en or à 600 euros.
Elle évoque aussi, un autre jour, un viol, avec une fellation forcée. Très vite, deux autres procédures de viols sont jointes à ce premier dossier.
L’enquête qui débute lèvent le voile sur un nombre affolant de jeunes victimes. Les investigations et l’exploitation du téléphone de Charley Cazal révèlent son appétence pour les adolescentes.
22 victimes, 13 mineures
Les enquêteurs remontent sur 22 victimes, dont 13 mineures. La plus jeune avait 12 ans à l’époque des faits.
Dans quasiment tous les cas, le même mode opératoire est utilisé. Les victimes sont contactées par le chanteur sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram, SnapChat. Il insiste pour les rencontrer.
Parfois, il se présente même à leur domicile, les harcelant pour les faire sortir de chez elles. Une fois en leur présence, le mis en cause est insistant, menaçant. Plusieurs des jeunes victimes auraient été séquestrées dans une voiture, conduites dans des endroits isolés.
Sous la contrainte, elles racontent toutes avoir été victimes de viols, de fellations forcées, de pénétrations digitales…
L'accusé nie les faits
Mis en examen, Charley Cazal est placé en détention provisoire le 31 mai 2021. Confronté à l’ensemble de ces accusations, il a, tantôt nié les faits mais, le plus souvent, fait usage de son droit au silence.
L’expert psychiatre décrit « une personnalité marquée par des traits narcissiques avec des aménagements pervers », ainsi qu’une vision très axée sur le sexe.
Sur les 22 victimes recensées, six se sont, à ce jour, portées parties civiles. D’autres, par peur, n’ont pas, jusqu’ici, souhaité s’engager dans une procédure pénale.
La cour d’Assises s’est donnée une semaine pour examiner l’ensemble des faits reprochés à Charley Cazal.
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