La situation du greffe au centre de la rentrée du tribunal judiciaire de Fort-de-France

Plus d'affaires au civil comme au pénal mais des greffiers en sous-effectif. C'est ce qui ressort des discours tenus lors de la rentrée solennelle du tribunal judiciaire de Fort-de-France.

Maillons essentiels du bon fonctionnement de la justice - sans greffier, pas d'audience -, ces officiers de justice manifestent régulièrement pour signaler les difficultés auxquelles ils font face.

Karine Gonnet, présidente du tribunal judiciaire, souligne la hausse du nombre de dossiers traités face à des effectifs sous tension

On enregistre une forte hausse dans un certain nombre de contentieux, au civil comme au pénal mais aussi au pôle social qui a eu un arrêt de son activité suite au covid. Sur l'année 2023, le service enregistre +80% d'activité en raison de reprise des contraintes de la CGSS. Or au greffe, on souffre de vacances de postes. On a des directrices de greffe qui sont formidables mais on a 60% de postes vacants. Elles travaillent énormément. Elles se multiplient et se démultiplient pour le fonctionnement des services mais elles s'épuisent. On appelle de nos voeux le renforcement des effectifs de greffe

Même observation de Clarisse Taron, la procureure de la République de Fort-de-France

Il y a un accroissement des affaires dans tous les domaines. Il y a une hausse massive des cambriolages, des affaires de stupéfiants. Tout ça pour un nombre constant de magistrats mais surtout de greffiers. Sans eux nous ne faisons rien. Une audience ne peut pas se tenir sans greffier. Ce sont eux qui mettent en forme les jugements et les notifient. Sans eux, notre système s'effondre. C'est l'une des explications du retard pris à juger

Des contraintes d'effectifs qui se font aussi sentir au niveau du management des équipes. C'est ce que pointe Nathalie Drujon, directrice du greffe du TJ de Fort-de-France.

Notre rôle, c'est de faire faire donc il faut former les effectifs, être à leurs côtés. Quand vous êtes dans une juridiction où il manque des effectifs, les équipes s’essoufflent. Elles ont besoin que les directrices leur redonnent de l'espoir. J'ai des directrices qui ont 60 agents, 40 agents. Celle qui en a moins en a 23 alors que la norme c'est 14

Au rang des bonnes nouvelles, la présidente du tribunal se réjouit de l'arrivée de magistrats supplémentaires.

Sur les postes de magistrats du greffe, il n'y a aucune vacance de poste. On a vu arriver plus de magistrats. On attendait ça depuis longtemps. C'est toujours une bonne nouvelle pour nous

Trois nouvelles magistrates ont d'ailleurs été présentées lors de cette rentrée solennelle.