Courte audience pour l'auteur présumé de l'alerte à la bombe du 14 janvier
Par Jean-Philippe LUDON, @jpludonrci
30/01/2016 - 02:16
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:25
Martinique
C'est finalement le 4 mars 2016 que l'auteur présumé de l'alerte à la bombe du 14 janvier 2016 au bâtiment administratif de Fort-de-France comparaîtra devant le tribunal. Son jugement en comparution immédiate ce vendredi 29 janvier a finalement été reporté après une audience aussi "courte que haute en couleur".
"Qui vous dit que je suis accroc à la drogue ? Vous avez déjà fumé
avec moi ?
Paroles surprenantes entendues vendredi après midi (29 janvier 2016) lors d'une audience en comparution immédiate par une procureure médusée. Elle venait d'évoquer certains traits du profil de ce foyalais de 45 ans considéré comme étant à l'origine de la fausse alerte à la bombe du 14 janvier dernier au bâtiment administratif de la ville capitale. Près de 600 personnes avaient été évacuées ce jour-là à la suite d'un appel anonyme.
Apparemment sans histoire, instruit, bac+5, il a fait de la sociologie. Il exerce d'ailleurs les fonctions de consultant dans cette discipline. Jusqu'ici tout va bien. Sauf qu'après enquête, il est soupçonné d'être l'auteur de la fausse alerte à la bombe. Et si on a bien compris, les propos échangés au cours de cette brève audience, également des cinq autres qui s'en étaient suivies, à l'aéroport et dans des centres commerciaux.
Une accusation qu'il nie formellement. D'ailleurs, il n'a même pas besoin d'avocat. Celle qui a été choisie par ses proches est d'ailleurs récusée. Pas plus que la procureure médusée, l'avocate n'en revient pas mumurant qu'en 11ans de barreau, celle-là, on ne le lui avait jamais faite.
Le président du tribunal a beau expliquer au consultant en sociologie, chez qui le psychiatre requis n'a décelé aucune pathologie mentale, que l'assistance d'un avocat était impérative dans une procédure de comparution immédiate, rien n'y fait. L'avocate est récusée. Le président du tribunal n'a pas eu d'autre choix que de renvoyer l'affaire à une date ultérieure, en l'occurrence au 4 mars 2016. Dès lors, fallait-il le laisser libre ou le placer en détention provisoire.
La procureure, arguant de la gravité des faits reprochés au suspect, de sa fascination avouée au cours de sa garde à vue pour les alertes à la bombe, de son absence de garantie de représentation et par-dessus tout des risques de récidive s'il était laissé libre, elle a requis son maintien en détention.
Avec un certain sens de l'humour voire peut-être un brin de provocation, l'homme, prenant la parole et en l'absence de conseil, a remericé la justice de le laisser préparer sa défense en prison. Un lieu qu'il a pourtant décrit comme hostile et où il n'avait rien à faire. Et pour appuyer son refus d'aller en prison, il a eu ses mots :
"J'ai été traité comme un terroriste. J'ai partagé ma chambre avec des criminels, peut-être même des gens qui ont agressé sexuellement des hommes ...."
Voilà qui promet de belles joutes oratoires le 4 mars prochain (2016).
Jean-Philippe Ludon avec Cédric Catan.
@jpludonrci
Paroles surprenantes entendues vendredi après midi (29 janvier 2016) lors d'une audience en comparution immédiate par une procureure médusée. Elle venait d'évoquer certains traits du profil de ce foyalais de 45 ans considéré comme étant à l'origine de la fausse alerte à la bombe du 14 janvier dernier au bâtiment administratif de la ville capitale. Près de 600 personnes avaient été évacuées ce jour-là à la suite d'un appel anonyme.
Apparemment sans histoire, instruit, bac+5, il a fait de la sociologie. Il exerce d'ailleurs les fonctions de consultant dans cette discipline. Jusqu'ici tout va bien. Sauf qu'après enquête, il est soupçonné d'être l'auteur de la fausse alerte à la bombe. Et si on a bien compris, les propos échangés au cours de cette brève audience, également des cinq autres qui s'en étaient suivies, à l'aéroport et dans des centres commerciaux.
Une accusation qu'il nie formellement. D'ailleurs, il n'a même pas besoin d'avocat. Celle qui a été choisie par ses proches est d'ailleurs récusée. Pas plus que la procureure médusée, l'avocate n'en revient pas mumurant qu'en 11ans de barreau, celle-là, on ne le lui avait jamais faite.
Le président du tribunal a beau expliquer au consultant en sociologie, chez qui le psychiatre requis n'a décelé aucune pathologie mentale, que l'assistance d'un avocat était impérative dans une procédure de comparution immédiate, rien n'y fait. L'avocate est récusée. Le président du tribunal n'a pas eu d'autre choix que de renvoyer l'affaire à une date ultérieure, en l'occurrence au 4 mars 2016. Dès lors, fallait-il le laisser libre ou le placer en détention provisoire.
La procureure, arguant de la gravité des faits reprochés au suspect, de sa fascination avouée au cours de sa garde à vue pour les alertes à la bombe, de son absence de garantie de représentation et par-dessus tout des risques de récidive s'il était laissé libre, elle a requis son maintien en détention.
Avec un certain sens de l'humour voire peut-être un brin de provocation, l'homme, prenant la parole et en l'absence de conseil, a remericé la justice de le laisser préparer sa défense en prison. Un lieu qu'il a pourtant décrit comme hostile et où il n'avait rien à faire. Et pour appuyer son refus d'aller en prison, il a eu ses mots :
"J'ai été traité comme un terroriste. J'ai partagé ma chambre avec des criminels, peut-être même des gens qui ont agressé sexuellement des hommes ...."
Voilà qui promet de belles joutes oratoires le 4 mars prochain (2016).
Jean-Philippe Ludon avec Cédric Catan.
@jpludonrci
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