Affaire Mohana : la maman fait un malaise à la barre et oblige à une suspension du procès
Le procès de Marietta Rotzen et Joshua Domitille, jugés pour leur rôle dans la mort de la petite Mohana en juillet 2020, reprend ce mardi (28 janvier) après avoir été interrompu hier. Le quatrième jour d’audience a été marqué par l’état de santé fragile de la mère de l’enfant.
Les débats devant la cour d’assises de Fort-de-France, qui doivent s’achever ce mardi 28 janvier, ont été suspendus hier à la demande de la défense.
Ça é été le coup de théâtre de ce 4e jour d’audience, après que Marietta Rotzen, la mère de la petite fille ait été entendu hier matin et ait énoncé à plusieurs reprises ne pas avoir eu connaissance de ce qui se passait tout en émettant des remords.
Dans l'après-midi, les débats devaient reprendre en présence de son compagnon de l’époque Joshua Domitille.
Cependant, à l’issue de l’évocation de l’exhumation de sa fille par son avocat en amont de cette confrontation, l’état de Marietta Rotzen s’est sensiblement dégradé allant même à revenir à la barre en chaise roulante.
Un des pompiers qui l’assistait a alors déclaré qu’elle était en situation de tachycardie, qu’elle a un pouls élevé avec une fréquence cardiaque à 102.
Les avocats de Marietta Rotzen, la mère de Mohana, ont justifié cette requête par la dégradation de l’état psychologique et physique de leur cliente lors de l’audience du jour.
La présidente de la chambre a accédé à cette demande, reportant la reprise des débats à ce matin à 8 heures.
Une mère sous pression
Depuis mercredi dernier, les deux accusés sont jugés pour leur implication dans la mort de Mohana, 2 ans, survenue en juillet 2020 au Morne-Vert. Marietta Rotzen est accusée de non-dénonciation de mauvais traitements sur mineur.
La mère de la petite Mohana visiblement bouleversée, a exprimé ses remords devant la cour. Selon son avocat, Maître Louis-Philippe Sutty, sa cliente est hantée par sa passivité face aux signes alarmants qu’elle aurait pu détecter.
Elle a évoqué ses remords et affirmé qu’elle ignorait ce qui se passait réellement. Elle dit de bonne foi n’avoir rien vu, rien compris. Aujourd’hui, elle s’en veut terriblement. Elle sait qu’elle aurait pu protéger son enfant.
La fragilité de la mère, en larmes et tremblante lors de l’audience, a conduit la présidente à demander une expertise médicale afin de déterminer si elle est en mesure de poursuivre le procès.
À LIRE AUSSI Décès de la petite Mohana : le beau-père doit s'expliquer devant la Cour d’Assises
Les accusations contre Joshua Domitille
Joshua Domitille, le beau-père, est poursuivi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Pour les avocats de Joshua Domitille, Maîtres Lorraine Thouery et Philippe Edmond-Mariette, leur client maintient que le drame relève d’un accident :
Il a très clairement expliqué qu'il était tombé, qu'il portait des claquettes et qu'il a trébuché sur la petite. Ce qu'il se reproche profondément, c'est de n'avoir rien fait ensuite : ni contacté les secours, ni organisé des examens de contrôle. Ce silence est aujourd'hui une charge accablante pour lui.
Malgré ces explications, les parties civiles insistent sur la nécessité de confronter Joshua Domitille aux faits dans leur intégralité.
La quête de vérité des parties civiles
Pour les proches de Mohana, représentés par Maître Romain, l’objectif reste clair : faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de l’enfant.
Joshua Domitille reste le principal accusé, car c’est lui qui a causé le décès de Mohana. Il devra répondre de ses actes, que ce soit demain ou un autre jour. Nous voulons connaître la vérité, toute la vérité.
Hier matin, la présidente de la Cour a notamment retracé la chronologie des faits en s’appuyant tout d’abord sur des échanges WhatsApp depuis le 4 juin 2020.
Des échanges où son compagnon Josuah Domitille évoque que sa fille s’est cognée dans son camion ou encore qu’elle se trouve dans un frigo. Après l’évocation de ces messages, la mère dit ne pas s’être interrogé et s’être contenté des explications fournies par son compagnon.
J’avais 23 ans. J’étais jeune. C’était ma première fille, je n’ai pas su mesurer la gravité des choses et aujourd’hui je m’en veux parce que elle était en détresse et je ne l’ai pas vu. Je m’en voudrais toute ma vie. Elle me manque tellement aujourd’hui
La veille du décès, Marietta Rotzen explique que Josuah Domitille lui a proposé de sortir seul avec Lohanna afin de faire un tour avec elle « elle était restée toute la journée à la maison ». Si ces derniers sont rentrés assez tard, elle n’a rien remarqué de suspect au moment du coucher ou encore au cours de la soirée.
Ce n’est que le lendemain, le 21 juillet 2020, qu’elle a constaté avec tristesse le décès de sa fille :
Il m’a menti, il m’a trahie. Je m’en veux beaucoup de l’avoir laissé partir ce soir-là
Josuah Domitille doit s'exprimer aujourd'huii. Le verdict de ce procès est attendu ce mardi soir.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.






