Meurtre du Gros-Morne, une soirée en questions, la mairie prend des mesures

Une autre soirée vire au drame au quartier Petite-Lézarde Gros-Morne.

Dans la nuit de vendredi à samedi (25 au 26 juillet), un jeune homme est décédé touché à la tête par un tir d’arme à feu.

Les faits se sont produits aux alentours de 2h15, samedi matin, en marge de la « Crazy fest ».

Gravement blessé, le jeune est décédé sur place.

« Des jeunes à moto »

Venue avec des copines, cette participante se souvient avoir passé une bonne soirée, mais est partie quelques minutes avant le drame, intriguée par le changement d’ambiance aux abords du lieu.

Quand la soirée s'est terminée, en regagnant nos véhicules, on a croisé des jeunes à moto. Ils faisaient du bruit avec leur moto donc ça ne m'a pas donné confiance. J'ai quitté les lieux très rapidement

Informée du meurtre par ses copines quelques minutes après avoir pris le volant, elle n’en revient toujours pas :

Très choquée, très traumatisée, parce que je me suis dit que si j'étais restée peut-être cinq minutes de plus, j’aurai assisté à ça et même aussi pu être blessé. De me dire qu'on n'est pas en sécurité, alors qu'on sort pour évacuer, pour s'amuser…c'est dommage d'en arriver là

De son coté, le copropriétaire des lieux regrette ce qui s’est passé. Informé tardivement, Christian Montlouis-Calixte, n’a pas réussi à s’opposer à cette soirée dans son établissement, en raison de liens familiaux compliqués à la tête de la structure d’accueil :

On m'a informé jeudi 10h45. Je ne savais même pas que c'était vendredi. Je suis passé quatre fois dans la journée. Je suis passé à 19h00, je suis passé à 22h00 et ce n'est que vers 2h10 du matin, j'ai vu un mouvement. J'ai des caméras. Je me suis rendu sur les lieux et j'ai vu malheureusement que tout était plié. C'est un moment difficile

La manifestation, refusée dans plusieurs communes et déclarée comme une simple fête familiale, avait réuni environ 1200 personnes. Au lieu de 300 maximum autorisées sur le site.

Ecoutez la réaction de Christian Montlouis-Calixte :

La colère du maire

Des faits inadmissibles, pour la municipalité, avertie elle aussi au dernier moment de cet événement.

Une cellule de crise s’est tenue hier (26 juillet) en fin de matinée et les élus ont acté des mesures sévères pour encadrer les soirées.

Très en colère, Gilbert Couturier, le maire du Gros-Morne, dénonce les conditions inacceptables d’organisation de cette soirée. Désormais, sur sa commune, toutes les manifestations de plus de 10 personnes, même familiales, devront être déclarées:

Il appartient au porteur de projet, à ceux qui organisent, de pouvoir jouer le jeu et qu'on ne peut pas accepter que dans notre territoire, on perd des jeunes comme cela, alors que la manifestation était faite pour les jeunes pour s'amuser et voir dans l'amusement, on disparaît. Donc, on ne va pas enlever la vie des gens comme ça

L’enquête de gendarmerie se poursuit. À ce stade, il n’y aurait pas eu d’interpellation selon nos sources.