Lutte contre le narcotrafic : le scanner mobile opérationnel sur le port de Fort-de-France

Par 17/09/2025 - 14:07 • Mis à jour le 17/09/2025 - 14:08

Dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic, le scanner mobile de basse intensité (SMBI) a été présenté, hier (mardi 16 septembre,) sur le grand port de Fort-de-France. Arrivé en avril, il est pleinement opérationnel depuis le début du mois de septembre.

    Lutte contre le narcotrafic : le scanner mobile opérationnel sur le port de Fort-de-France
Un petit camion a à son bord un scanner qui produit des rayons X et sonde l'intérieur de la boîte sans avoir besoin de l'ouvrir. @Cédric Catan

Le scanner mobile de basse intensité (SMBI) a été déployé dans l’ensemble des grands ports de l’Hexagone depuis le début de l’année.

En Guadeloupe et Martinique, c’est effectif depuis quelques mois et ce sera bientôt le cas sur le port de Cayenne, en Guyane.

Les agents des douanes ont été formés pour son utilisation. Cet équipement favorisera l’interception de containers suspects, ceux notamment contenant des produits stupéfiants.

Déjà une saisie en Guadeloupe

A titre d’exemple, les douaniers guadeloupéens ont d’ores et déjà mis la main sur 50 kg de cocaïne, il y a quelques jours grâce à ce scanner.

Le SMBI a été présenté, hier (mardi 16 septembre), sur le grand port de Fort-de-France, en présence du préfet,Etienne Desplanques, et de Caroline Legave, directrice interrégionale de la douane par intérim.

On va aujourd'hui procéder à la démonstration de ce nouveau scanner mobile de basse intensité. On va vous montrer un contrôle classique. C'est comme ça qu'on opère au quotidien sur le port.

Rayons X

Sur cet espace dédié du port, six conteneurs sont l'un après l'autre scrutés.

Un petit camion a à son bord un scanner qui produit des rayons X et sonde l'intérieur de la boîte sans avoir besoin de l'ouvrir. Ce qui est un atout non négligeable, comme l’indique Caroline Legave.

Il est non intrusif. C’est un gain de temps certain pour nous, mais aussi pour la fluidité des opérations commerciales qui s'exercent sur le port. Il a aussi d'autres atouts. Il nous permet, notamment, de contrôler des conteneurs qui étaient plus difficiles à contrôler avant, comme ceux contenant des produits périssables, avec le risque de la rupture de la chaîne du froid. Donc, ce scanner permet en toute sécurité, sans rupture, de venir procéder à ce type de contrôle. Il s'intègre dans notre chaîne de contrôle et, finalement, il élargit la gamme de nos contrôles, tout en permettant de conserver une certaine fluidité sur le port.

Doubler le nombre de contrôles

En moyenne, un conteneur sur 100 était contrôlé par jour. Avec le SMBI, ce chiffre pourrait être doublé, comme l’explique Caroline Legave.

On peut très largement doubler le nombre de conteneurs qu’on contrôle aujourd'hui. Pour cela, on travaille en partenariat avec les autorités portuaires, pour cette mise à disposition de zone et la fluidité de l'apport des conteneurs. Notre ambition, c'est très clairement d'intensifier le nombre de contrôles pour nous permettre, comme l'a dit monsieur le préfet, d'endiguer le fléau des contaminations. Je rappelle quand même que la majorité du fret est légale et qu'il s'agit pour nous, comme pour les autres acteurs de contrôle, de cibler les conteneurs les plus intéressants. C'est aussi notre travail en amont. Comme l'a annoncé le préfet, on a eu une première saisie en Guadeloupe avec une détection qui était attendue, qui a pu se matérialiser. Donc ça concrétise l'utilité de ce scanner pour nos contrôles, ça, c'est sûr, et la qualité des images qu'il peut rendre.

Des images détaillées

Le préfet de Martinique, Étienne Desplanques, a d'ailleurs constaté la qualité des images.

Elles sont bien détaillées. Cela va nous apporter une capacité de doubler les contrôles et de perturber, en tout cas pour les narcotrafiquants, la voie de passage par le port. Ça ne résout pas tout, mais ça apporte un élément supplémentaire. Nos collègues de Guadeloupe ont saisi, il y a quelques semaines, près d'une cinquantaine de kilos de cocaïne grâce à cet outil. Moi, je souhaite qu'on ait d'aussi bons résultats très vite en Martinique.

Ce scanner vient compléter le panel de dispositifs de contrôle. Il s'ajoute aux opérations 100 % contrôle de l'aéroport, qui portent déjà leurs fruits et qui seront appuyées par les scanners millimétriques dans les prochains mois. Et enfin, aux deux radars côtiers qui sont désormais opérationnels. De quoi perturber ou au moins freiner le trafic de stupéfiants qui transite par notre île.

D’autres outils à venir

A noter que le grand port doit s’agrandir dans les prochaines années et a l’ambition de devenir un hub caribéen. Le préfet estime qu’il faudra que les outils de contrôle soient également au rendez-vous. Ce seul scanner ne sera pas suffisant.

Dans quelques jours arrivera une mission interministérielle avec des spécialistes de la lutte anti narco sur les ports qui viennent notamment du Havre, qui ont la connaissance d'Anvers, de Rotterdam. Et je leur ai demandé de prioriser ce que l'on doit faire dans les deux prochaines années pour lutter contre le narcotrafic. On le sait, il y a des sujets de vidéoprotection, de biométrie. Il y a probablement aussi de nouveaux appareils technologiques et peut-être aussi tout simplement des processus à revoir dans la façon dont on organise le port. Tout ça pour entraver au maximum le narcotrafic. On sait que le port est très utilisé par les narcotrafics. Les saisines ne sont pas à la hauteur de ce qu'on en pense. Ça veut dire que pour moi, on doit s'améliorer comme on est en train de le faire sur l'aéroport avec les contrôles 100 % et bientôt les scanners millimétriques.


√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.

En images



Tags