Franck Jean-Philippe devrait connaître son sort dans la soirée

La défense

Après un retard, l'audience de cette troisième journée de procès démarre avec de nouvelles excuses de l'accusé à la famille de la victime.

Je ne saurais pas me pardonner cela.

Pour ce second procès, Franck Jean-Philippe tient par ailleurs à apporter quelques précisions :

• Il aurait toujours eu l'arme sur lui et ne serait donc pas rentré à son domicile pour la récupérer après son premier passage devant le kiosque où le drame s'est produit.
• Il aurait eu pour habitude de tirer en l’air aux alentours dudit kiosque.
• Il n'aurait pas été au courant pas que John Dorival s'y trouvait avant d'y aller.

Par ailleurs, Franck Jean-Philippe met en avant son illettrisme et assure donc avoir signé les procès-verbaux de ses dépositions sans avoir pu les lire.

L'accusation

L'audience est suspendue aux alentours de 13 heures et reprend quelque 2 heures plus tard, avec les plaidoiries de la partie civile. L'avocate de cette dernière a d'abord tenu à réhabiliter le statut de victime de John Dorival, qui, s'il avait bien lui-même blessé par balle Franck Jean-Philippe quelques mois auparavant, reste celui qui a perdu la vie ce matin du 3 décembre 2017. 

Elle a donc énuméré le souvenir que chacun des proches de la victime a gardé de ce dernier, mort à 22 ans. Il aurait été travailleur et impliqué, face à un Franck Jean-Philippe qui s'inscrivait dans des formations, mais n'y allait jamais.

Le bâtonnier Philippe Sénart s'est ensuite employé à démonter les déclarations de Franck Jean-Philippe, qui prétend avoir ignoré la présence de son ancien ami au kiosque, mais qui s'y est pourtant présenté une arme à la main.

Suit le réquisitoire de l'avocate générale, qui en s'appuyant sur une chronologie précise des faits, revendique le maintien de la qualification d'assassinat pour la mort de John Dorival, soit de meurtre avec préméditation, précisément ce que l'accusé récuse dans le cadre de son appel.

Selon elle, Franck Jean-Philippe avait bel et bien un projet criminel. Il a fait du repérage, a été chercher l'arme à son domicile, puis est revenu sur les lieux avec celle-ci à la main. Il a d'ailleurs tiré à quatre reprises. Puis, après ces faits, il est retourné à son domicile se baigner et s'est rendu au commissariat. Pour celui qui souhaite se présenter comme victime, elle requiert donc à nouveau 25 ans de réclusion criminelle.

Un verdict attendu dans la soirée

Après une courte suspension, les deux avocats de Franck Jean-Philippe ont plaidé en faveur de la disqualification des faits d'assassinat retenus contre leur client. L'homme de 29 ans a certes reconnu avoir donné la mort, mais n'avait en aucun cas préparé l'acte, répètent-ils. Il a toujours soutenu que les coups de feu mortels étaient intervenus quand John Dorival a tenté de le désarmer.