Deux avocats agressés et dépouillés en 10 jours, le Barreau de Martinique appelle à la prudence

Deux avocats ont été agressés et dépouillés ces dernières semaines, l’un en début de semaine et l’autre il y a une dizaine de jours. Et, à chaque fois, véhicules et effets personnels, dont robe d’avocats et ordinateurs professionnels, ont été volés.

Face à cette situation, Maître Murielle Renar-Legrand, la Bâtonnière de Martinique, appelle tous ses confrères à la plus grande prudence.

Elle regrette que les défenseurs des justiciables soient pris pour cible dans cette période de crise sociale.

Au niveau du Barreau, c'est la consternation parce que ce sont des situations dangereuses auxquelles mes confrères ont été exposés. C'est vrai que dans le contexte actuel que vit la Martinique, cette augmentation exponentielle de la violence interpelle. Les deux confrères ont fait état de leur qualité d'avocat et que ça n'a pas empêché les individus de parvenir à leurs fins. Il faut quand même savoir que le Barreau de Fort de France et ses avocats, se tiennent toujours aux côtés des justiciables lorsqu'ils sont placés en garde à vue, déferrés, jugés en comparution immédiate ou lors d'audience ordinaire. Donc, je suis effectivement assez consternée de voir finalement que des professionnels qui sont au service des citoyens et qui mettent leurs compétences régulièrement au service de ceux-ci, soient ainsi agressés. Ils se sont fait voler leur voiture et leur robe d'avocat. On a l'impression qu'il n'y a plus de limites. Lorsqu'on s'attaque ainsi à un professionnel du droit, de la même manière que lorsqu'on s'attaque à un professionnel de santé, c'est que véritablement, il y a une difficulté. Pour moi, ce sont les fondements de l'État de droit qui sont attaqués.

Un impact de balle sur un pare-brise

Une autre avocate a également reçu un impact de balle sur son véhicule. Mais, difficile, à ce stade, de savoir si le véhicule était réellement visé.

Je ne peux pas vous répondre. Tout ce que je sais, c'est que bien évidemment, tout cela a été pris très au sérieux, puisque bien entendu, des plaintes ont été déposées. J’espère que ces affaires-là seront traitées dans des délais raisonnables. Nous savons que la police et la gendarmerie sont submergées de procédures qu'il faudra traiter en temps et en heure et qu’actuellement, les effectifs de police et de gendarmerie sont mobilisés sur les barrages. Mais c'est vrai que c'est très préoccupant. Et là encore, c'est révélateur de la prolifération des armes à feu sur le territoire.