Des policiers à nouveau visés par des tirs cette nuit, à Canal Alaric

Par 01/09/2025 - 13:58 • Mis à jour le 01/09/2025 - 14:03

Les policiers ont été victimes de tirs d’armes à feu cette nuit (31 août au 1er septembre), en intervenant pour libérer les voies de circulation à Canal Alaric, à Fort-de-France. Le préfet et les syndicats de police dénoncent des « violences inacceptables ».

    Des policiers à nouveau visés par des tirs cette nuit, à Canal Alaric
Barrages Canal Alaric. Photo Jessica Dantin-Haustant.

Quasiment un an jour pour jour après le début des mobilisations contre la vie chère, de nouveaux faits de violences sont survenus cette nuit, alors que le RPPRAC avait appelé à relancer le mouvement.

Cette nuit, un équipage de police a été visé par des tirs d’arme à feu, alors que les fonctionnaires intervenaient du côté de Canal Alaric (Fort-de-France), pour libérer des voies de circulation que des individus tentaient d’obstruer.

Des nouveaux faits graves que dénoncent les syndicats de police qui appellent l’ensemble de la population à tout faire pour éviter les événements d’il y a un an, afin d’éviter des drames.

Des renforts toujours demandés

Josias Claude, secrétaire territorial du syndicat Unité SGP FO revient sur les faits, au micro de Rodolphe Lamy.  

Plusieurs individus s'étaient regroupés, cagoulés, vêtus de noir. Ils avaient entravé la voie publique, les véhicules ne pouvaient plus passer, ce qui a justifié l'intervention de nos collègues qui se sont déplacés sur place. Et, à peine arrivés, quand ils ont commencé leur progression pour libérer la voie, ils se sont fait tirer dessus par des individus qui étaient embusqués. Ils n'ont pas vu d'où ça venait, mais ils ont essuyé deux tirs d'armes à feu.

Pour le policier, cette soudaine montée de violences, sans être une surprise, n’était pas forcément attendue.

Bien sûr, il y avait eu des appels à reprendre le de façon durable, puisque le chef du mouvement avait appelé à un arrêt total de la Martinique, mais on ne s'attendait pas à ce qu'il y ait dès le premier jour des collègues qui soient visés par des termes d'armes à feu. Nous avons l'impression que ça devient banal, que ce n'est pas grave de tirer sur la police pas grave d'utiliser des armes. Il ne faut pas que la population s'habitue à ce genre de choses. C'est pour ça que nous appelons l'ensemble de la population à se désolidariser de ce mouvement, parce que si ça repart comme il y a un an, nous risquons d'avoir une période de nouveau très difficile

Condamnation du préfet

Quelques jours après la visite du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, le syndicat estime, plus que jamais, qu’il « faut une véritable stratégie en Martinique, notamment pour récupérer le terrain ».

Aujourd'hui, nous n'avons pas suffisamment d'effectifs pour quadriller le terrain. Ça, c'est une certitude. Il nous en faut pour quadriller le terrain, aussi pour mener les enquêtes dans les bureaux. De ce côté-là, il y a des Officiers de Police Judiciaire, il y a un effort de l'administration qui a été fait pour commencer à recruter des OPJ, même s'il reste des efforts à faire. Mais, sur la voie publique, nous avons besoin absolument d'effectifs pour renforcer les compagnies d'intervention, les brigades de police secours, mettre aux normes nos véhicules, notre équipement. Tout cela, ça demande des moyens, ça demande de l'argent

A la suite des faits survenus cette nuit, le préfet Etienne Desplanques a, lui aussi, condamné « des violences inacceptables ». Il précise qu’une enquête a été ouverte et assure avoir donné des consignes fermes aux policiers et gendarmes afin de dégager les barrages, pour « rétablir l’ordre républicain ».

Je ne peux pas accepter ces blocages. Qui plus  est, un jour de rentrée. Les Martiniquaises et les Martiniquais sont les premiers pénalisés par ce type d'actions qui empêchent les gens de circuler, d'emmener leurs enfants à l'école. C'est pour ça que j'ai choisi une réaction aussi ferme et demandé aux policiers, aux gendarmes de pouvoir faire sauter ces barrages et d'interpeller aussi les auteurs quand ils le peuvent. La violence en politique est toujours inacceptable. La politique, elle se fait dans les urnes, elle ne se fait pas par des violences urbaines. Les policiers, les gendarmes sont pleinement mobilisés pour assurer l'ordre public républicain qui est la garantie des libertés publiques pour tous les Martiniquais. La Martinique en a besoin.

 


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