17 interpellations après les violences urbaines à Case-Pilote en octobre 2024
A la suite des violences urbaines survenues à Case-Pilote en octobre 2024 dans le cadre de la crise de la vie chère, 17 personnes ont été interpellées mardi (18 février), par la gendarmerie de Martinique.

A partir de septembre 2024, de nombreuses violences urbaines ont éclaté en Martinique dans le cadre de la crise de la vie chère.
En octobre 2024, des barricades, parfois enflammées, ont été érigées à Case-Pilote. La RN 2 était alors quasiment impraticable.
Le général Yvan Carbonnelle, commandant la gendarmerie de Martinique, est revenu sur ces faits :
Sur Case-Pilote, en octobre 2024, on a eu des individus, parfois cagoulés, parfois armés, qui ont érigé des barricades sur la route nationale, la rendant pendant plusieurs journées totalement impraticables, jusqu'à l'intervention des forces de l'ordre. Ces individus, qui étaient violents, se sont aussi attaqués à la gendarmerie de Case-Pilote en menant plusieurs assauts à l'aide de cocktails Molotov, de jets de bouteilles et de pierres, mais aussi de tirs de mortiers d'artifice, lesquels mortiers d'artifice avaient été collectés, rassemblés et transportés à cet effet, spécialement pour attaquer les gendarmes soit sur la route, soit à la brigade de gendarmerie.
17 interpellations
Après plusieurs mois d’enquête, qui ont mobilisé des moyens conséquents y compris des renforts venus de l’Hexagone, une importante opération judiciaire a été lancée sur la commune de Case-Pilote le 18 février dernier par la gendarmerie de Martinique, sous l’autorité du parquet du tribunal judiciaire de Fort-de-France.
Le général Yvan Carbonnelle a dressé le bilan de cette opération, qui a mobilisé 190 militaires :
Cette enquête a abouti très récemment, puisque mardi matin, on a interpellé 17 personnes, très principalement sur Case-Pilote. Les âges allaient de 17 à 44 ans. Pour la plupart, ils étaient déjà connus des services de police et de gendarmerie. Ils ont été placés en garde à vue. Les perquisitions ont permis de trouver des éléments qui ont été utiles à la manifestation de la vérité. On a aussi saisi une arme à feu, différentes munitions de différents calibres, un peu de produits stupéfiants, des cagoules, etc.
Plusieurs infractions
Les personnes interpellés sont mises en cause pour plusieurs infractions, notamment :
- dégradation ou détérioration d'un bien par un moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la qualité de personne dépositaire de l'autorité publique de son propriétaire ou utilisateur ;
- participation avec arme à un attroupement par une personne dissimulant volontairement son visage afin de ne pas être identifié ;
- violences en réunion contre des personnes dépositaires de l’autorité publique ou membres de l’entourage d’une personne dépositaire de l’autorité publique ;
- détention et transport de substance ou produit incendiaire ou d'éléments destinés à composer un engin incendiaire en vue de préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes ;
- entrave à la circulation des véhicules sur une voie publique.
Déférés au parquet
A l’issue des gardes à vue, les mis en cause ont été présentés au parquet de Fort-de-France et sept d’entre eux sont déjà condamnés, comme l’explique le général Yvan Carbonnelle :
Les acteurs les plus secondaires qui ont été condamnés hier (jeudi 20 février) à de la prison avec sursis ou à de la détention à domicile sous surveillance électronique, ou à des peines de travaux d'intérêt généraux ou des peines d'amende. Un mineur est convoqué devant le juge des enfants. Les sept autres sont convoqués au tribunal correctionnel très prochainement, en comparution immédiate. Et dans l'attente, ils sont placés, pour l'un d'entre eux en détention provisoire et pour les autres, sous contrôle judiciaire.
Le général Yvan Carbonnelle précise que sur l’ensemble des événements liés aux violences urbaines de 2024, la gendarmerie a procédé, depuis fin octobre, à pratiquement 140 interpellations sur plusieurs communes. Très principalement de majeurs, souvent connus de la justice.
D’autres enquêtes sont toujours en cours, donc il y aura d’autres interpellations.
√ Rejoignez notre Chaîne Whatsapp, RCI INFOS MARTINIQUE, pour ne rien rater de l’actualité : cliquez ici.