Signal'Air, le nez au vent et le doigt sur l'écran pour lutter contre les nuisances olfactives

La plateforme Signal'Air reconnaît toutes sortes de nuisances, des sargasses aux produits chimiques, en passant par les déchets et les eaux usées. Depuis son lancement, plus de 80 signalements ont déjà été enregistrés. 

Pour Gaëlle Vermon Grataloup, responsable communication de Madininair, la genèse du projet part d’un constat simple :

L'idée vient d'un constat. On se rendait compte que les nuisances olfactives, les odeurs, étaient très peu traitées, étudiées sur le territoire martiniquais. Et pourtant, elles engendrent des difficultés au niveau de la santé, du stress et du cadre de vie. Donc, la volonté était vraiment de faire un état de lieu de ces nuisances, quelles qu'elles soient, vraiment les caractériser, les localiser. Et puis derrière, pouvoir améliorer la gestion en associant des acteurs du territoire. 

Une plateforme simple et accessible

L’outil se veut résolument ouvert et pratique.

Cette plateforme, elle est ouverte à tous. Elle est accessible depuis un ordinateur, un téléphone, etc. Donc, on se géolocalise. C'est important d'être précis dans la géolocalisation pour nous aider au traitement. Et ensuite, on remplit un formulaire qui permet d'identifier, déjà, de dire l'heure à laquelle on a ressenti l'odeur… et éventuellement une gêne associée. On peut créer un compte pour un suivi approfondi, ou simplement laisser une adresse mail pour recevoir des informations. 

Si les algues brunes figurent parmi les nuisances les plus signalées, Signal’Air vise bien plus large.

Forcément, les sargasses, ce sont une des sources de nuisance olfactive. Sur les premiers tests qu'on voit, forcément, il y a des retours au niveau de cette problématique. Mais l'idée, c'est d'ouvrir vraiment à d'autres problématiques, et notamment les activités industrielles, les brûlages… On veut essayer de balayer toutes les sources de nuisance olfactive et vraiment les identifier. 

Un projet collectif

L’Observatoire des Odeurs repose aussi sur une mobilisation partenariale. Collectivités, communes, industriels et associations participent à l’initiative, certains allant jusqu’à former des spécialistes appelés « nez ».

Quand on a lancé l'Observatoire en début d'année, on a vraiment voulu associer dès le début les acteurs du territoire. (…) Certains acteurs sont même allés jusqu'à former en interne des nez… Ce qui est particulier avec les odeurs, ça peut être très vite subjectif. Et l'intérêt des nez, c'est d'objectiver la nuisance et d'aider aussi à identifier la source. 

Avec Signal’Air, les habitants deviennent acteurs de la surveillance environnementale et contribuent à une meilleure gestion collective des nuisances.