Les entreprises sensibilisées au changement climatique au François
L’association « La Fresque du climat » a proposé un atelier, mercredi (12 juin), à l’attention des entreprises, afin de mieux comprendre les enjeux du changement climatique et de réfléchir à des solutions d’adaptation et d’atténuation.
Une entreprise, qu’elle le veuille ou non, est dépendante du climat. Un lien particulier que l’association « La Fresque du climat » s’évertue à démontrer.
Pour ce faire, un atelier de 3 heures, organisé en plusieurs phases, a été conçu pour les entreprises afin de leur amener des connaissances pour ensuite guider vers une phase d’actions plus concrètes.
En moyenne, l’association intervient dans trois entreprises toutes les deux semaines, mais mercredi (12 juin), elle dédiait une journée entière au climat inter-organisations, de 9 à 17 heures, à l’Appaloosa, au François.
Une dizaine de participants du monde de l’entreprise étaient présents afin de prendre conscience et s’adapter aux grands enjeux.
A ECOUTER Martine Lheureux, du groupe stratégie résilience et animatrice de l’atelier, qui explique en quoi consiste une fresque de climat.
Martine Lheureux explique le lien entre environnement et entreprises.
Le fonctionnement de notre état a un seuil de résistance climatique. Au-delà de ce seuil, les problèmes montent en exponentiel jusqu'à lâcher complètement ou jusqu’à lâcher par bout. C’est ce seuil de résistance climatique qu'il faut que chaque entreprise tente de connaître et il faut qu'elle mette en place des stratégies pour s'adapter à ça, essayer de le reculer et de la meilleure manière possible.
Martine Lheureux fournit un exemple concret de secteur économique impacté par l’environnement.
Il y a eu en 2021, une tension sur les puces électroniques, ces petits objets qui sont absolument partout. A la base, ce qui a provoqué ça, c'est le stress hydrique, c'est-à-dire le manque d'eau. Ces puces électroniques, elles sont fabriquées principalement à Taïwan, qui est la première usine de production de puces électroniques au monde. Et pour les fabriquer, on a besoin de l'équivalent de 60 piscines olympiques remplies d'eau par jour. À ce moment-là, Taïwan a connu un stress hydrique, c'est-à-dire qu'ils étaient en manque d'eau parce que les typhons n'ont pas croisé la route de Taïwan. Et du coup, ce manque d'eau a provoqué d'énormes tensions dans cette usine et a créé un affaissement de la production.
Les entreprises pour mesurer leur impact sur l’environnement sont invitées à réaliser ce qui s’appelle un bilan carbone, c’est-à-dire un bilan des gaz à effet de serre émis par l’entreprise dans ces différentes activités (pour rappel, les gaz à effets de serre sont identifiés comme étant une des causes majeures du réchauffement climatique). Faire attention aux émissions de carbone semble être un peu l’obsession. Martine Lheureux explique qu’en fait, parler de carbone, c’est parler de bien plus.
C’est ce qu'on peut mesurer le plus facilement. Mais on ne peut pas regarder que le carbone. Et il faut voir le tout sans se concentrer que sur le carbone. On va prendre un exemple. On écrase une forêt qui fonctionne bien avec la biodiversité et on la remplace par des arbres de monoculture, on va utiliser tous les process de l'agro-industrie. Et du coup, on va enlever la vie à la forêt et on va avoir cassé plein de cycles dont a besoin la terre pour faire fonctionner l'ensemble de la machine et notamment la machine climatique.
Valérie Vulcain, consultante de CVV conseil est déjà convaincue des enjeux climatiques. Elle en fait d’ailleurs sa ligne directrice professionnelle.
Je souhaite vraiment mettre aussi ce pilier autour de tout ce qui concerne la RSE, pour vraiment s'assurer qu'on ait un produit qui soit non seulement en phase avec les besoins, les attentes, mais qui soit en phase avec nous-mêmes, qui respecte nos peuples, notre culture, qui respecte notre environnement. L'entreprise, de fait, elle s'inscrit dans un environnement. Pour qu'une entreprise soit pérenne et continue à se développer, de façon équitable, il faut forcément qu'elle s'inscrive de façon responsable dans son environnement. Donc, pour moi, l'un ne va pas sans l'autre.
Travaillant dans le secteur du tourisme, Kimberley Joanne Courtois a également son autoentreprise. Ce qui l'intéresse, elle, c'est de réussir à intégrer concrètement de nouvelles habitudes dans les entreprises.
Je fais des créations éco-responsables, des alternatives qui sont en fibres naturelles. Je fais des fleurs de douche en chanvre, des éponges pour la vaisselle. Et j'essaye d'amener ces petites touches, déjà, dans les différents emplois que je fais. Je travaillais dans l'hôtellerie. Là, je n'ai pas encore soumis l'éponge, mais sur le catamaran sur lequel je travaille, je suis aussi marin, j'ai apporté cette petite éponge.
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