Arrêté anti-pesticide au Prêcheur : l'avis des agriculteurs

Par 27/10/2020 - 17:46 • Mis à jour le 27/10/2020 - 18:11

Après la décision du tribunal administratif de suspendre l'arrêté anti-pesticide de Marcellin Nadeau au Prêcheur, la question de leur usage est revenue dans le débat, sur fond de scandale du chlordécone. Du côté des professionnels du secteur, cette interdiction divise.

    Arrêté anti-pesticide au Prêcheur : l'avis des agriculteurs
®HR / RCI Martinique

Faut-il interdire l'utilisation des pesticides ? Chez les agriculteurs, la question divise. Si pour certains il ne s'agit pas forcément d'interdiction mais d'une utilisation raisonnée et raisonnable, d'autres ne veulent pas ou plus en entendre parler, estimant que leur profession a trop largement été stigmatisée, victime de scandales résultant de politiques publiques aujourd'hui dénoncées.

Mais cette question revient aujourd'hui sur le devant de la scène, après la décision du Tribunal Administratif de suspendre l'arrêté anti-pesticide déposé au Prêcheur.

En février dernier, le maire de la ville, Marcelin Nadeau avait pris un arrêté interdisant l'utilisation de pesticides dans deux quartiers de sa commune. Une décision contestée par le Préfet qui avait saisi le tribunal administratif. Le 23 octobre dernier, la juridiction s'est rangée du côté de Stanislas Cazelles, considérant qu'il appartient aux services de l’État "d'interdire ou d'encadrer l'utilisation de produits pesticides" et que les maires "ne peuvent s’immiscer dans la réglementation des produits phytopharmaceutiques et des pesticides qu’en cas de danger grave ou imminent ou de circonstances locales particulières".

Une décision qui a conduit à la suspension de l'arrêté avant un jugement en appel d'ici quatre mois environ.

Rappelons que l'utilisation des pesticides est très encadrée, et l'agriculture bio n'est pas toujours évidente à mettre en place, comme en témoigne Alexandre Man, gérant d'une exploitation agricole au Marin depuis 2015. Il a progressivement diminué son utilisation de pesticides pour, il y quatre mois, bannir tout produit quel qu'il soit, y compris les bio. « Il vaut mieux un bon fond de roulement pour démarrer, ensuite c'est beaucoup plus physique, mais bon il n'y a pas de tracteur à acheter », explique Alexandre Man. On estime que cette agriculture bio nécessite trois à quatre ans pour devenir rentable.

 

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