Vie chère : Yaël Braun-Pivet ne saisira pas la justice contre GBH et CMA-CGM

Circulez, il n’y a rien à voir. C’est en substance ce que répond Yaël Braun-Pivet aux élus et citoyens ultramarins. En dépit de l’épaisseur du dossier quant aux forts soupçons d’abus de position dominante, de pratiques anticoncurrentielles ainsi que l’affaire de la non-publication des comptes du groupe, la présidente de l’Assemblée nationale estime que c’est peu pour saisir la justice. Selon elle, l’infraction ne serait pas caractérisée. En termes clair, elle ne voit pas bien sur quel motif on irait embêter les deux géants du commerce et de l’import/export.

Un silence inquiétant

Pour le MIR et la CGTG, cette décision révèle la réticence du gouvernement de prendre à bras le corps le douloureux sujet du coût de la vie dans les outre-mer. Les deux acteurs estiment qu’elle s’inscrit dans la lignée du parquet financier qui a eu accès, tantôt, au même dossier, mais qui n’a pourtant déclenché aucune investigation. Un avis partagé par Gladys Démocrite, avocate au barreau de Guadeloupe.

La réalité, c’est qu’on voit bien que d’un point de vue politique et judiciaire, la vie chère n’est pas une priorité du gouvernement. La plainte a été déposée au parquet judiciaire dès juin 2024. Les manifestations de la Martinique dès septembre de la même année, ont ajouté de nouveaux éléments, et pourtant il ne s’est rien passé. Donc nous montons d’un échelon, et espérons que le juge d’instruction fera son travail.

Pire. La décoration, de Bernard Hayot, du titre de chevalier de la Légion d’Honneur est selon l’avocate, le MIR et la CGTG la preuve que le dossier est cadenassé en haut lieu. Et cela sans compter que Rodolphe Saadé, le PDG de la CMA-CGM, est un proche, voire un soutien d’Emmanuel Macron.