Reçus en préfecture, les agriculteurs ont 5 jours pour faire remonter leurs doléances

Par 31/01/2024 - 13:43 • Mis à jour le 31/01/2024 - 19:16

Pendant 3 heures hier soir (mardi 30 janvier), représentants d’organisations agricoles et autres acteurs du secteur ont pu s’exprimer sur la situation du monde agricole en Martinique. Ils ont jusqu'à dimanche 4 février pour faire remonter leurs revendications.

    Reçus en préfecture, les agriculteurs ont 5 jours pour faire remonter leurs doléances
Réunion des agriculteurs en préfecture

Les représentants des agriculteurs avaient rendez-vous hier soir à la Préfecture, à Fort-de-de-France. Ils étaient une soixantaine d’agriculteurs assis face à quatre interlocuteurs de l’État : le préfet, la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de la Martinique (la DAAF), représentée par Jean-Remi Duprat, la Chambre d’Agriculture de la Martinique (José Maurice) et la Direction de la santé publique (Julien Thiria de l’ARS).

Après la rencontre la veille à la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique),  le but de cet échange était de permettre aux représentants des organisations agricoles d’énoncer toutes les difficultés spécifiques en Martinique (mille-feuilles administratif, vente informelle, etc…) et plus générales (retard dans le versement des aides, dossiers administratifs trop compliqués…)

Les agriculteurs ont jusqu’au 4 février pour faire remonter toutes leurs doléances à la DAAF.

Au total, 28 thématiques différentes devaient être abordées comme « les procédures de demandes et de versement d’aides (PAC, aides d’urgences, POSEI, FEDER) », « les contrôles (chez l’agriculteur, lors de la mise en marché et à l’importation), « les négociations commerciales locales », ou « l’environnement », ou encore « les parcours liés à l’installation » (soit comment mieux accompagner les jeunes agriculteurs) etc.

Cette invitation du préfet fait suite à l’annonce du 1er Ministre hier du lancement d’un « mois de la simplification » pour le monde agricole, et aux instructions du Président envers les représentants de l’état d’être plus à leur écoute.

Des espoirs et une vigilance

André Prosper, président de la CODEM (Coopérative Des Éleveurs bovins de la Martinique) et éleveur, fait le bilan en sortant de la réunion.

Je suis depuis plus de 40 ans dans l’agriculture, cela fait plus de 20 ans que l’on n’a pas eu une telle rencontre avec les différents services étatiques et politiques destinée à mettre en place un nouveau projet pour la filière agricole en Martinique. Pour une fois, j’ai l’impression que les services de l’Etat et de la CTM sont prêts à entendre les problématiques des agriculteurs martiniquais. Les hommes et les femmes présents aujourd’hui profitent de cette tribune pour raconter leur douleur. Ça fait très mal d’entendre que des personnes vivent avec 200 euros par mois 

réunion préfecture agriculteurs

Le préfet Jean-Christophe Bouvier a détaillé les différentes propositions faites par les agriculteurs pour améliorer leur quotidien, et notamment celle du « guichet unique ».

Un guichet unique, une maison France Services de l’agriculture qui verrait des services concernés par l’instruction des dossiers agricoles se mettre en commun pour offrir une prestation unique aux agriculteurs. C’est un projet sur lequel on va travailler puisque le directeur général de la CGSS l’a évoqué. Je me suis retourné vers le président de la chambre pour lui dire qu’on pourrait profiter de sa notoriété dans le monde agricole pour lui faire accueillir un tel dispositif. D’autres propositions ont été faites et seront traitées et défendues au niveau national quand on aura les arguments pour le faire. On a aussi évoqué une taxe d’1 euro par mètre carré. C’est le préfet qui en fixe le montant, donc on va le revoir à la baisse, ça ne sera pas difficile

Quelle est la suite pour le mouvement des agriculteurs ? Comment continuer la lutte ?

Olivier Palcy agriculteur paysan, porte-parole de l’OPAM (organisation patriotique des agriculteurs de Martinique) livre quelques pistes.

La profession agricole est tellement désabusée et plongée dans une telle morosité qu’on aura du mal à la mobiliser pour faire des coups d’éclat comme dans l’Hexagone. Notre rôle de syndicat, c’est de rester vigilant et de servir d’aiguillon. Aujourd’hui, c’était l’administration mais la CTM joue un rôle également. Il nous faudra bien déterminer qui fait quoi et qu’on arrête de nous balader. Depuis le 1er janvier, les rôles sont bien déterminés


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