Pour sauver la filière canne, un nouveau projet pour lutter contre l'enherbement
Une conférence de presse avait lieu ce matin avec le centre technique de la canne et du sucre (CTCS), le Cirad et plusieurs agriculteurs. Il s'agissait de présenter le projet IDECAS qui doit faciliter le déshenerbement des parcelles de canne à sucre.

IDECAS, le nom du nouveau projet expérimental de lutte contre les mauvaises herbes.
Depuis l’interdiction du recours aux pesticides, il a fallu développer des méthodes alternatives pour éradiquer ces herbes qui consomment l’eau et le soleil dont a besoin la canne pour se développer correctement.
La phase d’essai prévue sur 4 ans et demi, en collaboration notamment avec la Guadeloupe, devrait permettre de consolider les techniques utilisées.
L’un des agriculteurs présents sur place, Cédric Cantinol, voit d’un bon œil cette initiative. Il affirme que des solutions doivent être trouvées, au risque de mettre en péril la profession :
Selon moi, c'est une bonne initiative pour le monde de la canne. Ça fait un peu de temps depuis l'arrêt des produits phyto qu'on attend effectivement ce coup de pouce des institutions qui peuvent nous aider à trouver des solutions. Parce que aujourd'hui, il faut qu'on trouve des solutions, sinon notre métier est vraiment en péril. J'accueille avec beaucoup de bienveillance cette initiative. De mon côté, on a essayé l'écartement des rangs. On a déjà essayé les un outil pour passer dans les rangs. J'ai moi même fabriqué un outil de mes propres mains pour pouvoir lutter contre l'enherbement. Et aujourd'hui, on attend une vraie réponse
Une évaluation de la stratégie
Des évaluations seront menées par le Cirad, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, sur l’impact de ces essais sur l’enherbement ou encore sur la biodiversité, comme l’explique Christophe Poser, le correspondant filière canne à sucre de l’organisme :
On fera des combinaisons selon la volonté des planteurs en fonction des régions pour évaluer le gain en termes de réduction de pesticides. Arriver à minimiser au maximum et de voir quelle est la maîtrise de l'enherbement, les rendements en canne, mais aussi toute une partie d'évaluation sur la biodiversité. Il y a une partie d'évaluation économique, sociale et environnementale qui est développée par des par des spécialistes du CIRAD et une consultante, ainsi que la santé du sol qui est essentielle, c'est à dire l'état physique, biologique et chimique des sols.
Christophe Poser détaille l'intérêt de ces mesures :
Tous ces ces mesures d'impact vont nous servir à tenter de valoriser et de communiquer sur les progrès qui auront, qui auront été faits et qui montreront, qui définiront quelque chose sur lequel on est déjà convaincu, c'est que la canne est un atout pour l'environnement, particulièrement en Martinique où c'est cultivé sans brûler, sans avoir recours au brûlage avant récolte, en minimisant les pesticides et en produisant des produits de sucre ou de rhum à forte valeur ajoutée
Ecoutez le reportage de Morgane Garnier :
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