Pas de reprise des croisières pour la saison : les professionnels du tourisme accusent le coup

La décision interministérielle a été révélée lors d'une réunion qui rassemblait les autorités martiniquaises, guadeloupéennes, l'association internationale des compagnies de croisière et le gouvernement.

L'activité croisière, qui s'est arrêtée brutalement l'an dernier au début de l'épidémie de Covid-19 en mars 2020, ne reprendra pas pour la saison touristique en décembre prochain.

Pour les professionnels, qui espéraient une reprise cette saison, le coup est rude. D'autant que le secteur génère des millions d'euros en Martinique.

Brice Nayaradou, gérant d'agence de voyages, contient sa colère face à ce nouveau revers :

C'est une grande stupéfaction car ça fait des mois qu'on travaille sur un protocole, que les croisières ont repris en Europe, en Italie depuis plus d'un an, en hexagone avec départ de Marseille depuis le mois de juin, avec un protocole qui a été acté par les autorités

Mais le gérant est aussi dans l'incompréhension puisque de longues semaines de discussions se sont déroulées pour renforcer le protocole des voyagistes et ainsi protéger la Martinique et la Guadeloupe. Il ne comprend pas cette décision :

Nous sommes surpris parce qu'on ne voit pas ce qu'on aurait pu faire de plus pour aboutir à la reprise des croisières. C'est une catastrophe. Sur la Martinique, par exemple MSC, c'est en 600 et 1000 passagers par semaine, donc ce sont des billets d'avion, des transferts, des excursions, des achats de souvenirs, des taxes d'aéroport, de port. C'est un dernier coup de massue et je pense qu'il y aura beaucoup de dégâts

Au comité martiniquais du tourisme, c'est également la déception, même si le gouvernement français laisse entrevoir une reprise début 2022. François Baltus Languedoc, le directeur du CMT, n'y croit pas trop : 

C'est un peu dramatique pour tous ces acteurs qui croyaient vraiment en cette reprise vers le mois de décembre. Finalement, le gouvernement a décidé de ne pas rouvrir la croisière pour le mois de décembre. Ils ouvrent peut être une possibilité pour le début de l'année, mais ça reste très compliqué pour la saison, ce ne sera pas rentable

Les autres acteurs du secteur qui vivaient du flux des 400 000 croisiéristes de la saison se disent très inquiets pour leur avenir. Lundi, la deuxième édition du rendez-vous des professionnels du tourisme s’ouvre à la Batelière. L’occasion de repenser et redynamiser leurs activités.