Les professionnels du tourisme à la recherche de solutions de survie

Par 16/04/2020 - 11:00

L'avenir s'annonce particulièrement ombrageux pour les professionnels du tourisme et de la restauration.

    Les professionnels du tourisme à la recherche de solutions de survie

L'hôtellerie et la restauration se trouvent dans le brouillard.

 Aucun redémarrage n'est prévu pour le secteur même au 11 mai prochain.

La visibilité des professionnels est quasi nulle quant à une éventuelle reprise d'autant que le secteur dépend également du secteur aérien. Et pour l'instant les avions sont cloués au sol jusqu'à nouvel ordre. "Nous avons 80% de nos clients qui viennent de l'extérieur. Tout dépendra des mesures sur l'aérien, sur le confinement, sur la quarantaine", explique Patrick Fabre, président du groupe Karibéa.

Même si la clientèle locale représente 30% du chiffre d'affaire dans l’hôtellerie, cette activité ne sera pas suffisante pour relancer le secteur.

Les professionnels de l'hébergement de masse ont donc les yeux tournés vers le gouvernement. Le chef de l'État a promis d’annuler les charges dans le secteur de l’hôtellerie et la restauration. Des aides spécifiques ont également été évoquée..

Des aides sur lesquelles certains professionnels ne misent pas beaucoup d'espoirs. "Je mets beaucoup plus d'espoir dans l'entraide martiniquaise, dans l'imagination martiniquaise que dans les annonces du gouvernement. Généralement, nous sommes la cinquième roue de la charrette. On sera servi après tout le monde. Il faut qu'on s'organise pour savoir ce que nous pouvons faire pour nous", pense Guy Ferdinand, propriétaire du restaurant le Petitbonum au Carbet.

Une année blanche

Au niveau national, les organisations professionnelles plaident pour une année blanche fiscalement et socialement. Les professionnels de l’hôtellerie de notre île y sont favorables. Certaines mesures ont néanmoins donné un premier souffle aux hôteliers. "Il y a deux bonnes mesures qui ont déjà été prises. Il y a la réévaluation de l'activité partielle. Sans cela ça aurait été catastrophique pour l'hôtellerie. La deuxième mesure c'est la possibilité de transformer les dépôts des clients en avoir sur 18 mois", reconnaît Patrick Fabre.

Ce dernier pense qu'il faudrait surtout un plan spécifique pour les outre mers pour sauver le secteur. Un plan qui engloberait le secteur aérien, l'hôtellerie mais aussi le tourisme plus globalement. Car outre les hôteliers, les excursionnistes, les loueurs de voitures, les loueurs saisonniers qui ont profité du boom Airbnb pour investir se retrouvent tous le bec dans l'eau.

Tous reconnaissent des baisses de chiffre d'affaire de l'ordre de 60% après un mois de confinement. Un chiffre qui devrait continuer à augmenter dans les mois à venir.

Echanges et discussions

La situation catastrophique n'empêche cependant pas les professionnels du tourisme de se prendre en main. Ainsi plusieurs visio-conférence à l'échelle nationale ont déjà été organisées. Le gouvernement prévoit une grande rencontre le 20 mai prochain après la sortie du confinement.

À l'échelle locale, l'agence Majorine qui organise le salon Welcome à la maison a déjà réuni à quatre reprises une centaine de professionnels pour échanger sur les perspectives d'avenir et sur les méthodes de survie en ces temps difficile.

Le 20 avril prochain, c'est le Comité Martiniquais du Tourisme qui réunira les acteurs du secteur. En attendant, le satellite de la CTM a déjà mis en place un numéro vert à destination des pro. Par ailleurs, Karine Mousseau, la présidente du CMT a plaidé en la faveur d'un plan spécifique tourisme à l'échelle territoriale lors de la dernière plénière de la CTM.


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