Les exportations de Martinique vers la Guyane sont perturbées depuis plusieurs semaines

Par 23/03/2022 - 08:50

Plusieurs entreprises martiniquaises rencontrent des difficultés à exporter leurs marchandises vers le marché guyanais. Des perturbations dans les liaisons maritimes entre les deux territoires sont à l'origine des ces complications.

    Les exportations de Martinique vers la Guyane sont perturbées depuis plusieurs semaines

C’est une réelle difficulté pour une vingtaine d’entreprises de Martinique qui alimentent le marché de Guyane. Elles ne peuvent s’appuyer que sur la seule rotation maritime hebdomadaire entre Cayenne et Fort-de-France. 

Des rotations qui sont perturbées depuis un peu plus d'un mois. 

Les conséquences sont énormes pour ces entreprises. Elles font face au risque de perdre ces marchés, d'autant plus, que les rotations entre la Guadeloupe et Cayenne ne souffrent, elles, d’aucune difficulté.

L’eau, des produits surgelés, des produits laitiers, de la peinture, de l’alcool sont concernés. Pourtant, cette production industrielle martiniquaise dispose d'un marché sérieux et ancien sur le territoire guyanais.

Un navire en panne

C'est pour cette raison que la CMA-CGM avait affecté deux navires sur la ligne Fort-de-France/Cayenne. L’un d’entre eux, le Mistral,  a connu de nombreuses pannes. Ce sont donc des centaines de tonnes de fret qui sont restées à quai. De 50 à 95% des  marchandises destinées à l'export vers l'Amérique du Sud qui n’ont pas pu arriver à Cayenne.

En coulisse, on précise qu'en plus des pannes des navires, les bateaux ne seraient pas adaptés à cette ligne Fort-de-France – Cayenne. Pour les industrielles, ces navires sont trop petits pour répondre à la forte demande du marché continental. 

L'arrivée d’un nouveau bateau sur la ligne n’a pas tellement permis d’améliorer la situation puisque celui-ci a du, en priorité, récupérer des conteneurs vides sur le port de Degrad des Cannes en Guyane pour les ramener en Martinique.

Ce manque d’intensité sur la liaison vers la Guyane provoque des retards et des détours dans le circuit de livraison. Ainsi, même quand les marchandises ont eu la chance de se faire embarquer, les conteneurs sont parfois trimballés entre le port de Jarry en Guadeloupe et celui de Port of Spain à Trinidad,  avant d’arriver à Cayenne parfois trois semaines après avoir quitté Fort-de-France.

Le risque du chômage partiel

Les industriels ne masquent pas leurs inquiétudes face à ces difficultés. Certains brandissent même la menace du chômage partiel ou de la cessation d’activité en raison du manque à gagner.

Il faut dire que certains exportateurs et ceux parmi les plus petits, chiffrent leur manque à gagner à 100 000 euros par mois. Des entreprises qui n’ont aucune visibilité sur le  retour d’une situation à  la normale. 

Du côté de la CMA CGM, on renvoie vers la direction générale, basée à Marseille. La seule habilitée à répondre. Pour les entreprises concernées, aucune des solutions qui leur a été proposée n’a été concluante, en tout cas pour l’instant.


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