Le rapport de la Chambre régionale des comptes constate aussi un déficit de plus de 15 millions d’euros à Odyssi
La Chambre régionale des comptes (CRC) épingle la régie communautaire de l’eau Odyssi pour un budget 2025 jugé “insincère” et voté en déséquilibre. Le déficit s’élève à plus de 15 millions d’euros pour l’eau potable et plus d’un million pour l’assainissement collectif.
Saisie par le préfet, la Chambre régionale des comptes a rendu, ce lundi 20 octobre, un avis particulièrement critique sur la gestion d’Odyssi. Le budget primitif 2025 de la gestion l’eau potable présente un déséquilibre de plus de 15 millions d’euros. Celui de l’assainissement collectif dépasse le million d’euros de déficit.
La CRC demande à la régie de rectifier son budget dans un délai d’un mois, en adoptant une nouvelle délibération. Elle recommande notamment d’améliorer le recouvrement des factures, de revoir la politique tarifaire, de réduire la masse salariale et de mettre en place un échéancier clair de la dette.
Un constat déjà effectué par Daniel Chomet quelques mois après sa prise de fonction. En avril dernier, il avait même refusé de voter le budget d'Odyssi qui affichait des recettes insincères, selon lui et des membres de l'opposition. Le président de la régie préférant assumer le déficit laissé par la gouvernance précédente. Il avait même reçu l'appui des syndicats de l'entreprise.
Une position désormais confortée par ce rapport de la CRC.
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“Des recettes supplémentaires à faire”
Pour Daniel Chomet, président du conseil d’administration d’Odyssi, ce rapport ne fait que conforter les orientations déjà prises depuis sa prise de fonction.
Je me donne les moyens avec les membres de mon conseil d'administration de redresser financièrement, opérationnellement, Odyssi pour en faire un fleuron de la gestion de la production d'eau dans mon pays. Ça veut dire améliorer les recettes et résorber les dépenses. Partout, il y a des recettes supplémentaires à faire. Nous le ferons, notamment sur la question des pertes commerciales.
Il reconnaît que certaines mesures auraient dû être engagées plus tôt, mais il entend désormais corriger durablement la trajectoire de la régie.
Il faut assumer l'héritage et ne pas condamner l'avenir. Donc, ce à quoi je m'attelle aujourd'hui, c'est viser juste et faire d'Odyssi une institution exemplaire qui, financièrement, retrouve les équilibres qu'elle n'a pas depuis un certain nombre d'années.
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Un plan d’action
Pour rectifier le tir, le président annonce une série d’initiatives sur le terrain afin d’améliorer les recettes et de réduire les charges de fonctionnement. Deux chantiers prioritaires sont identifiés : le premier concerne les pertes sur le réseau.
Il s'agira de prendre toutes les dispositions qui nous permettent d'aller vers une amélioration des recettes et la réduction des dépenses, donc la réduction de nos charges. Quand je parle d'amélioration des recettes, je vais parler au moins de deux grands chantiers, celui des rendements de réseau qui est le principal. Nous perdons de l'eau que nous ne vendons pas, que nous ne facturons pas. Traiter la question du vol d'eau. Il y a aujourd'hui des usagers qui consomment de l'eau qui ne paient pas. Donc, on aura une position très claire et très ferme pour faire que cela devienne des usagers et des abonnés, et non pas des consommateurs sans facture.
Le second chantier concerne le remplacement des compteurs vieillissants.
Le second chantier, c’est surtout le vieillissement de nos compteurs. Près du tiers de nos compteurs ont plus de 15 ans, donc sous compte. C'est près de 6 à 8 millions d'euros de recettes supplémentaires dont nous devons disposer.
La régie dispose désormais d’un mois pour réviser son budget et répondre aux exigences de la Chambre régionale des comptes.
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