Le nombre d'exploitations agricoles a diminué de 20% en 10 ans en Martinique

Par 11/12/2021 - 09:55

En revanche, les exploitations s’agrandissent. En 2020, une exploitation agricole dispose en moyenne de 8,2 hectares, soit 0,7 hectares de plus qu’en 2010. C'est ce que révèlent les premiers résultats du recensement agricole décennal.

    Le nombre d'exploitations agricoles a diminué de 20% en 10 ans en Martinique

Présentés hier à la presse, les premiers résultats du recensement agricole offrent un panorama sur une filière sensible. Le premier constat concerne le nombre décroissant des exploitations agricoles.

Entre 2010 et 2020, le recul du nombre d’exploitations agricoles se poursuit mais à un rythme ralenti par rapport à la décennie précédente : - 2 % par an entre 2010 et 2020, contre - 5 % entre 2000 et 2010. En 2020, on compte ainsi 2 660 exploitations agricoles à la Martinique, soit 20 % de moins qu’en 2010

Cette diminution du nombre d'exploitations entraîne forcément une baisse de la surface agricole utilisée en 10 ans (-12%). Néanmoins, les exploitations continuent de s'agrandir.

En 2020, une exploitation agricole dispose en moyenne de 8,2 hectares, soit 0,7 hectares de plus qu’en 2010 et 4 de plus qu’en 2000 

graphique recensement agricole.JPG

Les premières données du recensement confirment que les petites exploitations sont toujours largement majoritaires.

La moitié des exploitations valorise une superficie qui n’excède pas 3 hectares tandis que seulement un dixième en cultive plus de 13. En 2020 les micros (moins de 25 000 € de PBS) et petites exploitations (de 25 000 à 100 000€ de PBS) représentent près de 90 % des exploitations (2 330) mais occupent seulement 40 % de la SAU (9 300 ha) et de la main-d’œuvre (2 400 ETP)

Ces petites exploitations consacrent en grande majorité leur activité aux filières élevage, polyculture-polyélevage, canne et maraîchage. Le rapport disponible sur le site de la DAAF Martinique révèle que "si le nombre des grandes exploitations (plus de 250 000 euros de PBS) baisse de 10 % depuis 2010, la SAU de cette catégorie ne baisse que de 2 % (- 200 ha) en 10 ans, mais la main-d’œuvre, elle, a chuté de 25 % (- 840 ETP) dans le même temps".

Des grandes exploitations qui sont consacrées quant à elles à la production de la banane export et à la canne à sucre.

À noter que si la filière fruits (banane principalement) occupe la majorité relative des exploitations agricoles, les exploitations d'horticulture, de maraîchage, de poly-élevage et de polyculture sont au nombre de 941 sur les 2600 recensées.

L'érosion de l'élevage se poursuit

Les résultats présentés hier montrent que "pour les filières bovin/ovin/caprin, la baisse de 20 % des exploitations en 10 ans est en partie liée à la disparition de 150 micro-exploitations, dans ces catégories".

Les baisses d'effectif les plus conséquentes sont constatées pour les chèvre (- 43 %) en 10 ans pour arriver à 1 600 têtes, les brebis (- 13 %).

Globalement, le nombre total de bovins (- 20 %) diminue plus rapidement que le nombre de vaches (- 14 %), ce qui peut indiquer une baisse de fertilité ou bien que les temps d’engraissement ou de garde des autres types de bovins (veaux, taurillons, bœufs, taureaux) diminue.

Concernant les élevages hors-sol, les chiffres provisoires montrent une augmentation du nombre de truies (1 280 truies, + 20 %), alors que dans le même temps le nombre total de porcins diminue (9 000, - 18 %).

Les services de recensement s'interrogent sur ces chiffres.

Par manque de débouchés, les truies sont-elles gardées plus longtemps en élevage, générant ainsi une augmentation du cheptel mais avec une baisse du nombre de porcelets produits ? Est-ce un effet conjoncturel de la crise Covid en 2020 ou bien plus structurel en lien avec la gestion technico-économique des exploitations ?

Enfin c’est en filière volaille que les effectifs sont les plus stables avec une baisse de 5 % des effectifs en volaille de chair et de l’ordre de 9 % en poules pondeuses.

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