L'activité économique du Nord Caraïbe sinistrée par les barrages sur la RN2
Les petites entreprises de la côte Caraïbe tirent la langue. Manque de clients, personnel ne pouvant se déplacer. L'impact des barrages est conséquent sur des structures fragiles.
Pierre Midelton, gérant boulangerie le Mont Blanc à Case-Pilote, a la mine des mauvais jours. Depuis l'installation de barrages sur la RN2, sur le territoire de la commune mais aussi dans les municipalités voisines, son activité est quasiment à l'arrêt.
J'ai quand même perdu trois charriots de pain, deux charriots de viennoiseries. Après ces deux semaines de fermeture, j'avais prévu de relancer la production, croyant que nous aurions été libérés de ces barrages. Cela aurait permis au personne de pouvoir regagner l'entreprise. On avait bien commencé mais les barrages ont été remis en place, ce qui nous a bloqués. On ne sait pas si les autres jours nous pourrons fonctionner normalement. Je ne sais pas si je pourrai payer les salaires, je ne sais pas si j'irai vers un redressement judiciaire ou une liquidation
Les barrages érigés sur l’île en marge de la mobilisation contre la vie chère pèsent lourdement sur les commerces, notamment dans le Nord Caraïbe où des barrages filtrants sont en cours depuis plusieurs semaines.
Perte de chiffre d'affaires
Jessica Chekroun, co-fondatrice de la société Madisail de balades en mer au départ de Case-Pilote, a vu son chiffre d'affaires se réduire à néant. Elle souligne le sentiment de solitude qui étreint les professionnels du tourisme.
On est étonné de ne pas avoir été contactés par les autorités juste pour nous demander "comment ça va ?". On a quand même rempli un questionnaire de la CCI. Le seul retour c'était une réunion sur la gestion des RH. 99% des excursionnistes nautiques n'ont pas de salariés mais notre problème c'est la perte de chiffre d'affaires. On aurait bien aimé avoir au moins un mail du CMT pour nous dire qu'ils sont là avec nous
L'impact sur les réservations à venir se fait déjà sentir.
Là en ce moment, je n'ai que quatre réservations pour décembre alors qu'à cette période j'ai la moitié de mon mois de décembre et un mois de janvier déjà réservé
Ecoutez le reportage d'Erika Govindoorazoo :
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