L’abattage des porcs à l’arrêt à cause d'une pièce défectueuse
Depuis le 3 octobre, la Régie Abattoirs de Martinique (ADM) rencontre une panne technique sur la ligne porcine entraînant la suspension de la réception et de l’abattage des porcs. L’établissement tente de mettre en place des solutions provisoires.
La réception et l'abattage des porcs sont toujours suspendus à la Régie Abattoirs de Martinique (ADM).
Depuis le 3 octobre dernier, une panne technique sur la ligne porcine perturbe l’activité de cette filière.
Si les bovins, les ovins, les caprins et les autruches continuent d’être réceptionnés et traités selon le planning habituel, pour les cochons, tout est jusqu’alors à l’arrêt.
D'ordinaire, chaque jour, 150 porcs sont abattus en moyenne et les éleveurs sont inquiets. Ils espèrent un règlement rapide du problème.
La Régie Abattoirs de Martinique assure mettre tout en œuvre pour le résoudre.
Un problème sur l’automate
Sarah Burgos-Toussay, la directrice générale, fait le point sur la situation.
Ce problème concerne l’automate qui gère notre ligne porcine. Son cerveau a été touché. La difficulté relève de l'âge assez avancé de la pièce défectueuse, puisque c'est un module qui date des années 90 et qui, aujourd'hui, est considéré comme une série obsolète. Nous souhaitons redémarrer avec un module d’une série identique pour, par la suite, muter vers un automate plus moderne afin de limiter ce type de dysfonctionnement.
« Embouteillage et surcoût »
En attendant, les éleveurs pâtissent de cette situation, comme l’explique Axel Malidor, le président de la société coopérative porcine de Martinique (COOPMAR).
Cette panne de l'abattoir a un très gros impact sur les coopératives porcines et plus singulièrement sur les éleveurs, puisque nous avons une conduite linéaire tout au long de l’année. Nous mettons des truies en production toutes les trois semaines, de janvier à décembre. Parallèlement à ça, il faut sortir les animaux. Nos bâtiments sont conçus pour avoir un roulement régulier. Ça créé un embouteillage en élevage et un surcoût pour les éleveurs de près d'1,50 euro par porc par jour. Et ça a aussi une très grande incidence sur l'aspect sanitaire, puisqu'un animal qui reste un peu plus longtemps qu'il ne devrait, c'est un temps de vide sanitaire entre les bandes qui n'est pas respecté.
Les bouchers impactés
L’annonce de la suspension des abattages de porc a été un véritable coup de massue pour Stévy Amant, gérant de la boucherie Prairie Amant, à Ducos. L’impact financier est loin d’être négligeable.
Ma première réaction a été d'appeler les coopératives pour savoir si on pouvait avoir le surplus qui restait dans leur chambre froide. Mais il faut savoir que le porc n'est pas une denrée qui peut se conserver longtemps. On a boosté les ventes sur un coup, histoire de rafler toute la clientèle qui savait que la semaine d'après, il n'y aurait pas de porc. Quand on voit un commerce comme une boucherie, on se dit que la vitrine, l'éclairage et les chambres froides sont déjà payés. Mais c’est acheté à crédit. Et tout au long de l'année, nous devons honorer des traites. Quand on est confronté à une problématique comme celle-ci, on avoir rapidement une diminution de notre chiffre d'affaires. Et une diminution du chiffre d'affaires, ça ne va jamais très bien avec les recouvrements de dettes que nous avons comme tout investisseur. Je ne peux que croiser les doigts en espérant que l'activité à l’abattoir reprenne le plus rapidement possible, surtout que la période des fêtes va bientôt arriver.
Solutions provisoires
Sarah Burgos-Toussay précise que la production de porcine représente plus de 50 % de l’activité de la la Régie Abattoirs de Martinique (ADM). Et elle a bien conscience des difficultés des éleveurs et des bouchers.
L’établissement tente de mettre en place des solutions provisoires. Objectif : assurer un minimum d’abattages et relancer progressivement l’activité.
Nous sommes en train de valider des process avec les services de l’Etat. Là, aujourd’hui, c’est une opération qui n’est pas tout à fait finalisée et qui ne permettra pas de réaliser ce que nous faisons habituellement.
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