La ministre du Tourisme, Nathalie Delattre, a entamé sa visite en Martinique

Par 27/03/2025 - 07:37 • Mis à jour le 27/03/2025 - 09:06

Arrivée hier après-midi en Martinique, Nathalie Delattre a rencontré le président du conseil exécutif et des représentants des métiers du tourisme pour une première séance de travail

    La ministre du Tourisme, Nathalie Delattre, a entamé sa visite en Martinique

Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, est en visite en Martinique.

 

Hier, elle a participé à une séance de travail dédiée aux enjeux du tourisme en Martinique, en présence des élus et des socio-professionnels. 

Une première étape pour dresser un état des lieux et échanger sur les perspectives de développement.

 

La Martinique est une région capitale pour le rayonnement de l’Hexagone à ne surtout pas négliger a assuré Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du Tourisme, à l'issue de sa séance de travail :

Nous avons une stratégie du tourisme 2030 qui comporte évidemment la métropole, mais aussi nos Outre-Mers qui sont facteurs aujourd'hui d'un tourisme de levier de croissance, un levier de croissance important. Aujourd'hui, en France, c'est 8% de notre richesse nationale. Ici, en Martinique, c'est 10% de la richesse du territoire. Donc, sur l'ensemble, c'est 2 millions d'emplois directs et indirects. Ici, en Martinique, vous avez près de 10 000 emplois directs et indirects. Donc, on voit bien l'importance du secteur touristique qui irrigue l'économie française et qui permet effectivement d'apporter l'excellence et de participer au rayonnement international de la France. Et les Outre-Mers, pour ça, sont très importantes dans cette stratégie

L'activité touristique a besoin d’être accompagnée, et encadrée d’avantage malgré les progrès déjà enregistrés notamment en termes de fréquentation de l’aéroport. Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la CTM, pose un exigence d'excellence pour le secteur :

Ce sont des signes qui sont intéressants, mais je pense honnêtement qu'il faut continuer l'effort en termes de qualité. Il y a des points noirs où les touristes ont besoin d'attractivité, d'amusement, de gastronomie bien structurée, bien organisée. C'est tout ce travail que nous faisons pour offrir un cadre qui puisse permettre de développer le tourisme. Il s'agit pour nous d'accompagner l'économie touristique et de faire le lien avec notre gastronomie et tout le volet culturel.

De l'Etat, il attend néanmoins des prises de position claire sur des éléments financiers

On va essayer de traduire ça le plus rapidement possible parce qu'on a posé beaucoup de questions, on a entendu beaucoup de réponses. Par exemple, sur le désenclavement aérien, on a une taxe environnement qui risque de tomber sur nous, qui va faire augmenter le prix des billets de l'avion. La réforme de LODEOM qui risque de raboter les exonérations qui sont mises au pied. Ça, c'est pour le volet relation avec l'État. Et nous, quel est le calendrier et l'agenda que nous avons en termes d'attractivité, de mobilité performante, maritime ou terrestre, et d'attractivité tout court sur le plan du pays

visite Nathalie delattre

Générer des conditions favorables à l'investissement

Christophe Lupon, président du Syndicat de l’hôtellerie et la restauration en Martinique, a participé aux échanges. Il souligne que les conditions nécessaires aux investissements à long terme doivent être réunies pour porter le secteur de l'hôtellerie :

C'est toujours intéressant de rencontrer des personnes qui peuvent prendre des décisions. Donc on a discuté, on a du travail à faire. Est-ce qu'on est satisfait de la rencontre ? On n'est jamais entièrement satisfait de la rencontre parce qu'on veut toujours plus. Mais bon, c'est pas mal. La France n'a pas d'argent, soyons clairs. Donc effectivement, on ne peut pas s'amuser à créer de l'argent. Ça n'existe pas. D'autant qu'on doit déjà en créer pour d'autres problèmes qui sont un peu plus graves au niveau français que ce qu'on vit à l'heure actuelle sur le territoire martiniquais. Ceci dit, les solutions peuvent être pensées et réfléchies par des professionnels qui doivent bien évidemment être accompagnés. C'est ce qu'on demande, être accompagnés par les collectivités, donc par les services publics, qu'elles soient au niveau de l'État français, qu'au niveau de la collectivité territoriale ou les communes de la Martinique. Il y a toujours moyen de trouver des solutions financières ou autres. On a un point positif, c'est l'engagement d'un vrai ministère du Tourisme à faire passer nos idées. On est obligé de travailler sur du long terme. Des investissements hôteliers, c'est 20, 25 ans pour rentabiliser véritablement en Martinique un établissement et sans ligne directrice claire, on a des difficultés à investir

 

Afin d’améliorer l’offre de tourisme de l’île, Nathalie Delattre a proposé un plan s'appuyant sur trois outils :

Nous avons besoin d'étoffer notre offre, de rénover l'offre hôtelière, puisque nous avons des hôtels qui, effectivement, datent des années 70 et qui demandent cette rénovation. Et puis, nous avons surtout aussi besoin d'hôtels complémentaires, plutôt de trois étoiles et quatre étoiles. Pour ce faire, je suis en train de travailler sur un prêt à long terme. Je recherche aussi des investisseurs nationaux et internationaux qui sont intéressés par le développement de notre filière touristique qui s'avère être un placement plutôt sûr quand on voit la résilience de ce secteur, puisqu'en 2020, ce secteur était complètement à l'arrêt et qu'il a su rebondir et qu'il est en progression aujourd'hui. Je suis aussi en train de regarder comment nous pouvons mettre en place un outil sur l'épargne des Français. Il se trouve que dans le secteur touristique, nous avons souvent des fonds internationaux qui interviennent pour soutenir notre secteur, qui sont notamment des fonds américains, mais dans lesquels l'épargne des Français a été investie. Donc, autant faire en sorte que cette épargne des Français passe par des outils français et soit investie dans notre secteur touristique français

visite Nathalie delattre

Bien que les idées fusent, l’argent, lui, reste le nerf de la guerre comme l’explique Serges Letchimy 

L'enjeu pour nous, c'est le financement aussi, parce que vous fassiez de la restauration ou de la construction d'œuvres, il faut du financement. C'est très important. Et puis l'attractivité ne se fait pas gratuitement. Donc, il y a quelques pistes qui ont été posées. L'AFD, par exemple, dit qu'ils sont prêts à étudier si l'État leur permet de faire des prêts à très long terme, à 25 à 30 ans. C'est un élément très important. Je pense aussi qu'il faut introduire ce qu'on appelle la pluriactivité parce qu'on est en saisonnalité. Et comme on est en saisonnalité, on a des moments creux et des moments riches. À ce moment-là, il faut voir si on peut créer un statut particulier du personnel qui puisse permettre au même travailleur d'avoir plusieurs activités parce que ce personnel a une polycompétences. Ce sont des sujets qui accompagnent l'investissement

Nathalie Delattre poursuit sa visite en Martinique ce jeudi. Ce matin, elle est l'invitée de la rédaction de RCI à 7 h 30.

À ECOUTER La ministre a répondu aux questions de Cédric Catan :

 


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