Hôtel Bâtelière : un expert défend le projet de reprise porté par les salariés
C'est ce vendredi (18 octobre 2024) que le tribunal de commerce de Fort-de-France doit se prononcer sur la situation de l'hôtel la Bâtelière. Porteurs d'un projet de SCOP, les salariés ont grand espoir de mettre la main sur leur outil de travail.
L’avenir de l'hôtel la Batelière devrait être fixé aujourd’hui par le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France. 55 emplois sont en sursis depuis le mois d’aout dernier.
La juridiction a épluché cette semaine, le plan de continuation de la direction actuelle face à trois offres de cession. Parmi ces offres, on compte celle réalisée et soutenue par les salariés. La Scop Bateliere Nouvelle Génération, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, a rendu les derniers documents au tribunal pour conforter son dossier tant sur le plan financier mais également environnemental.
Le projet prévoit notamment l’échelonnement des travaux sur plusieurs pour une environnement de 12 millions d’euros et la reprise de l’ensemble du personnel
Samuel Suffrin, responsable du cabinet d’expertise qui a conseillé et accompagné la SCOP Bateliere Nouvelle Génération. Cette offre avec le plan de reprise des actuels propriétaires prévoit la conservation de ce bâtiment remarquable :
On sait que toutes les formes de gestion passées ont malheureusement abouti à des échecs. Il ne s'agit pas de faire l'analyse du passé, il s'agit de regarder le présent et de voir quelles sont les solutions qu'on a pour le futur. La SCOP aujourd'hui, compte tenu de la situation de prise de conscience de la problématique martiniquaise, des compétences martiniquaises et du savoir-faire martiniquais pour réparer le Martiniquais, nous pensons qu'aujourd'hui, il y a lieu pour le tribunal de réfléchir. Parce que ce n'est pas compliqué. Si effectivement les autres offres sont retenues à part celle de la continuation, ça veut dire que le bâtiment disparaîtra à jamais. C'est un bâtiment emblématique. Nous pensons qu'il y a aujourd'hui cette option possible d'accompagner la SCOP et les compétences sont là pour le faire
"Un management innovant"
Si le tribunal attribuait la gestion de l'hôtel aux salariés réunis en SCOP, il s'agirait d'une première en Martinique dans le domaine hôtelier.
Pour Samuel Suffrin, ce projet permettrait aux employés d'exprimer tout leur talent :
C'est un management innovant. Les salariés n'ont jamais eu la chance d'exprimer leurs talents, leur capacité de gérer leurs outils qu'ils connaissent depuis plus de 30 ans, voire 40 ans, donc, même s'il y a une nouvelle génération qui arrive avec de la connaissance des compétences C'est le premier point. Le deuxième point, c'est qu'effectivement, il s'agit de faire de ce bâtiment un exemple de ce qu'on est capable de faire, ce que les entreprises Martiniquaises sont capables de faire en matière de rénovation énergétique avec un bâtiment bas carbone et d'intégrer aussi les forces vives en matière d'installation et de formation et d'amener de la compétence nouvelle sur la réhabilitation de ce bâtiment, la mise aux normes en termes de sécurité incendie et de sécurité électrique, puisque c'est une obligation pour la réouverture
Néanmoins, l'expert est conscient que le volet financier contrait lourdement ce genre de démarches. Samuel Suffrin estime néanmoins se concentrent sur les solutions de financement existantes :
Le point faible de la SCOP, c'est l'environnement financier. Il s'agit aujourd'hui, pour la SCOP, de présenter les options qui existent, qui sont de lois communes. L'économie sociale et solidaire, c'est d'être financé. Il y a des dispositifs spécifiques qui sont prévus pour ça, y compris des amendements en fonds de roulement par des institutions telles que la BPI ou France Active, qui permettent à la SCOP d'avoir les moyens de redémarrer l'activité en attendant que l'ensemble des fonds soit disponible
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