Grincement de dents autour de l'augmentation des quotas de rhum
L'augmentation des quotas de rhum à destination de la France Hexagonale est en discussion à Bruxelles. Et les producteurs martiniquais sont inquiets.
Ça devait être une bonne nouvelle pour la filière martiniquaise canne-sucre-rhum. Mais finalement, cette bonne nouvelle pourrait mal tourner. Il s'agit de l’augmentation de 20% du contingent de rhum, c’est-à-dire du volume que l’on peut vendre en France Hexagonale avec une fiscalité réduite. Une décision qui est en train d’être entérinée par l’Europe. Sauf que la répartition ne se ferait pas de manière égale entre les différents territoires d’Outre-mer.
La Martinique qui a travaillé depuis des années pour faire un rhum d’excellence, risquerait de ne pas avoir le volume espéré. Elle pourrait être désavantagée au profit de la Guadeloupe. C’est en tout cas ce qu’avance Charles Larcher, le président du CODERUM, le Comité martiniquais d’organisation et de défense du marché du rhum.
"Les éléments que nous avons recueillis auprès des différents ministères nous laissent à penser que la Martinique serait pénalisée alors que nous avons travaillé depuis des années à faire de ce rhum, un rhum d'excellence, seul rhum AOC du monde. Dans cette répartition nous serons fauchés en plein vol. La Martinique a fait le choix territorial d'avoir une petite production de canne et d'excellence. La Guadeloupe a fait un choix, celui du sucre. Aujourd'hui, il y a une réorientation de la politique de nos amis guadeloupéens mais qui ne doit pas se faire au détriment de notre territoire. Historiquement nous avons une répartition du contingent qui favorise la Martinique et sa démarche d'excellence. Cette répartition sera remise en cause pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la qualité du produit", explique Charles Larcher.
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