Des planteurs en colère à BANAMART
Conditions climatiques désastreuses, conditions de travail, faibles rémunérations... Les planteurs des petites exploitations de banane ont bloqué ce lundi les accès au groupement Banamart, afin de dénoncer leur situation financière.
Les planteurs de bananes sont en colère ce lundi 19 octobre. Depuis plusieurs semaines, ils dénoncent leurs conditions de travail et des rémunérations très faibles : payés entre 8 et 13 euros le carton de bananes, ils ont pour la plupart du mal à joindre les deux bouts.
Il faut dire que la situation n'est pas nouvelle, car aux faibles prix du carton, s'ajoutent les aléas climatiques : depuis trois ans, les cyclones et sécheresse ont considérablement fait chuter leurs niveaux de production. Et les indemnités tardent à arriver : décrétée calamité agricole, l'année 2019 n'a toujours été indemnisée, selon certains planteurs. L'année en cours n'est pas en reste, puisqu'elle a également été décrétée calamité agricole, en raison de la sécheresse : une catastrophe climatique à laquelle s'ajoute la crise sanitaire et les difficultés financières qui en découlent. Alors que la profession espérait produire 185 000 tonnes en 2020, la récolte annuelle ne devrait que difficilement atteindre les 150 000 tonnes.
Alors à l'occasion de la précédente Assemblée générale en septembre, la colère de ces planteurs s'était déjà manifestée. Mais sans avancées visibles, ces agriculteurs ont décidé de bloquer ce lundi 19 octobre les accès du Groupement Banamart à Bois Rouge. « Depuis un certain temps, rien ne va plus et on ne sent pas représentés. Donc aujourd'hui on demande 4 POSEI pour les départs à la retraite, pour les reconversions dans l'agriculture, les cessions d'entreprises également » dénonçait ce matin Joris Paviot, qui exploite une parcelle de terre de 4 hectares au François.
Ils réclament également un prix constant toute l'année pour le carton de banane : 15 euros fixes, afin de limiter les aléas.
De son côté, la direction de BANAMART assure être à la recherche de solutions pour faire avancer ce dossier qui est en souffrance depuis plusieurs mois. "On a coutume de dire que la filière est organisée, elle fonctionne correctement, mais la filière est composée de producteurs, d'agriculteurs, de planteurs de bananes, qui eux ont des difficultés" explique le président de Banmart, Nicolas Marraud Desgrottes. Interrogé par Jean-Marc Pulvar, il précise "ce n'est pas nous qui fixons le prix de la banane, c'est le marché qui fixe le prix de la banane".
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