Baisse des réservations : les professionnels analysent la situation touristique

Par 16/01/2025 - 08:33 • Mis à jour le 16/01/2025 - 08:33

Tous les professionnels ne subissent pas de la même façon les soubresauts de la saison touristique. Différents acteurs livrent leur analyse.

    Baisse des réservations : les professionnels analysent la situation touristique

37,7 % de vente de voyage en moins en Martinique pour le mois de décembre. Il s’agit de la plus importante chute de fréquentation pour cette période donnée. Prix des billets d’avions, crise sociale. Ce sont là les principales explications.

Sur le terrain, les acteurs n’ont pas tous expérimenté cette baisse. L'interprétation des chiffres fait l'objet de nuances de la part des professionnels. 

Cyrielle Moussay, co-fondatrice de l’agence de location saisonnière Villaveo, explique que cette baisse est à nuancer, qu’il faut prendre en compte tous les types de marché, avant de parler de baisse.

En ce qui concerne nous, les séjours effectués pour le mois de décembre, à notre niveau, par rapport à 2024, on n'est pas sur un recul de la demande. On a bien nous, en termes de chiffre d'affaires, une augmentation de notre chiffre d'affaires sur les séjours de décembre 2024, c'est-à-dire environ 5%. L'étude visiblement ne tient pas tous les marchés émetteurs. Il faudrait que je me penche un petit peu plus en détail sur le contenu de l'article, mais si effectivement, on a uniquement regardé les demandes effectuées par les clients en provenance de métropole, peut-être qu'effectivement, sur ce marché-là, il y a une baisse de la demande, mais les métropolitaines ne sont pas les seuls à venir en Martinique c'est vrai qu'il faudrait peut-être donc nuancer cette demande et observer ce qui se passe aussi sur les autres marchés, par exemple le Canada ou même les clients de Martinique qui voudraient séjourner en Martinique

Réservation en berne ou retardée

Le ressenti n'est pas le même chez les autres professionnels du secteur. Chez les prestataires d'activités, les chiffres montrent clairement un ralentissement de la demande.

Jessica Chekroun, co-créatrice de Madisail, société d’écotourisme en mer, et le mot qu’elle utilise pour qualifier ce dernier mois de décembre est « catastrophique ».

Je pense que la baisse, elle est d'au moins à 50% pour nous, sur notre entreprise à nous. Et dès que je discute avec d'autres personnes du secteur, tout le monde me dit la même chose de ce ressenti assez impressionnant, une baisse de la demande et une modification de la clientèle aussi. Moi, ça, je ne l'ai pas ressenti personnellement, mais tout le monde me dit qu'il voit plus de Canadiens que d'habitude. Je me pose plein de questions. Est-ce que c'est à cause des choix que j'ai fait ces dernier mois ? Parce qu'on fait toujours des choix marketing au fil de l'eau. Notamment, j'ai essayé de me sortir un peu des grands OTA parce qu'on en était extrêmement dépendants, de TripAdvisor, notamment. J'ai essayé de m'en sortir pour essayer de travailler plus localement avec un tissu plus local. Est-ce que c'est aussi à cause de ça ? Ou est-ce que, pourquoi pas, c'est la niche qui prend encore plus de plein fouet cette baisse

Madly Schenin-King, gérante des tours Tété Dwèt et organisatrice du salon des loueurs saisonniers, Welcome à la Maison, donne son analyse de la situation.

Les réservations ont été plus lentes à venir, c'est-à-dire que les personnes ont plus tardé, ils avaient besoin d'être rassurés avant de réserver. Là, ça reprend à partir de février-mars, les retours qu'on a, mais c'est le moment de réservation qui a été plus tardif. Je dirais que c'est une saison qui est mitigée et ça s'explique par plusieurs raisons. Évidemment, les conflits sociaux avec leur écho médiatique. Je pense aussi que peut-être qu'il y a eu un manque de communication à la fois pendant la crise auprès des partenaires, les agences, le B2B. Et puis ensuite, en post-crise, une communication de réassurance qu'on n'a pas beaucoup entendu pour dire aux gens: ça y est, la situation, elle est plus calme aujourd'hui, plus apaisée "vous pouvez revenir en Martinique pour inciter à la réservation". Donc, situation mitigée, mais qui s'explique par plusieurs facteurs, mi-bout à bout

Le comité martiniquais du tourisme, de son côté, toujours en attente des chiffres de fréquentation de l'aéroport, ne veut pas pour l’instant commenter la situation. Il met par contre en avant que les habitudes de réservations des voyageurs ont depuis le covid bien évolué.  


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