La CTM et la ville de Saint-Pierre mettent à l'honneur le Guatemala pour le bicentenaire de son indépendance

Le bicentenaire d'une indépendance 

Ce 15 septembre 2021 marque le bicentenaire de l’indépendance de l’Amérique Centrale, une date symbolique mais également fondatrice pour de nombreux pays du bassin caribéen. Elle établit la libération d'un système monarchique espagnol, conquise le 15 septembre 1821 par un vaste mouvement qui s'étend alors du nord au sud du continent latino-américain.  

Ce jour de fête nationale concerne en effet cinq des sept pays de cette région sud américaine, au Honduras, Salvador, Nicaragua, Costa Rica et Guatemala.

Et cette page d’histoire de l’indépendance des pays d’Amérique Centrale reste aujourd'hui fondatrice, selon Sébastien Perrot-Minnot, consul honoraire du Guatemala aux Antilles Françaises :

Au delà de l'indépendance, il faut le voir comme un mouvement de libération, comme la déclaration d'une République représentative en lieu et place d'un système royaliste. Et ces indépendances latin-américaines étaient inspirées par des idées de la philosophie des Lumières et de la révolution française. Il y a donc aussi une aspiration à la liberté, à l'égalité, et à la représentativité des citoyens

Des liens étroits entre le Guatemala et la Martinique

A cette occasion, la Collectivité Territoriale de Martinique a décidé de célébrer le bicentenaire de l’Indépendance en hissant le drapeau du Guatemala à l’hôtel de la CTM à Plateau Roy.

Un choix qui n'est pas dû au hasard, puisque le Guatemala est le seul pays d’Amérique Centrale ayant une représentation consulaire aux Antilles Françaises. D'autant que le lien entre le Guatemala et la Martinique existe à plus d’un titre. La capitale guatémaltèque, Guatemala Ciudad, présidait le bureau exécutif du conseil des ministres de l’association des États de la Caraïbe lors de l’accession de la Martinique en tant que membre associé en 2014.

La ville de Saint-Pierre, quant à elle, est jumelée depuis 2018 avec la ville de l'ancienne capitale guatémaltèque, Antigua Guatemala.

Ce matin, une cérémonie protocolaire a donc eu lieu à l’hôtel de ville de Saint-Pierre en présence de Sébastien Perrot-Minnot, consul honoraire du Guatemala aux Antilles Françaises. Archéologue de profession, le représentant de ce pays jouxtant le bassin caribéen est également enseignant à l’Université des Antilles.

Selon lui, ce bicentenaire de l’indépendance de l’Amérique Centrale est l’occasion de créer un pont culturel jusqu'à l'autre côté de la mer des Caraïbes et de repenser les liens qui existent entre les territoires :

Quand on parle des Antilles et d'Amérique Centrale, on parle de deux régions de deux régions qui ont en commun une géographie, des racines, une histoire, mais qui ont aussi en commun des défis, des problématiques et des ambitions. On le voit d'ailleurs avec ce très beau jumelage qui a été signé il y a trois ans entre Antigua Guatemala et Saint-Pierre. Il y a plein de projets entrevus pour ce qui touche à la culture, au patrimoine, à la gestion des risques volcaniques

Les pays d’Amérique Centrale offrent ainsi une formidable opportunité de renouer avec l’héritage des peuples amérindiens, à travers les Mayas qui vivent aujourd’hui dans ces pays. Un habitant sur deux du Guatemala se rattache en effet à une ethnie amérindienne, comme le souligne le consul honoraire :

Je pense qu'il y a des choses très intéressantes à faire entre les Antilles et l'Amérique Centrale dans la promotion de cet héritage amérindien, des traditions vivantes, mais aussi par rapport à l'enseignement, l'éducation et la recherche autour des amérindien du passé comme des peuples amérindiens qui continuent de vivre aujourd'hui. Car il y a un héritage amérindien important dans la culture créole