Femmes du monde sous le regard de Titouan Lamazou à l'habitation Saint-Etienne
Vieil habitué de la Martinique, Titouan Lamazou expose pour la première fois en Martinique. Un projet initié par ses amis de longue date Florette et José Hayot. L'exposition a pris corps à l'espace "les Foudres d'Edouard Glissant". Intitulée sobrement "Titouan Lamazou", c'est une invitation à voyager à travers le monde, de l'Afrique à Haïti en passant par l'Amérique latine et l'Australie. C'est aussi le regard d'un navigateur, ami de Florence Artaud et d'Eric Tabarly, sur des femmes du monde avec les tragédies (mais pas seulement) qui jalonnent leur vie. Et c'est aussi le témoignage d'un artiste engagé voire d'un militant qui se définit comme "citoyen du monde".
Si le marin, vainqueur entre autres de la route du Rhum 1990 dans la catégorie des monocoques, est connu, les talents d'artiste de Titouan Lamazou le sont peut-être moins en Martinique.
Pour les initiateurs de cette exposition, il convenait donc d'y remédier en proposant la première exposition en Martinique d'un connaisseur de longue date de l'île des revenants. Titouan Lamazou, cela a été rappelé lors du vernissage, désireux de découvrir le monde, avait attérri à Sainte-Anne (Martinique) à l'aube de ses vingt-ans.
Quatre décennies après et bien des aventures avec le navigateur Eric Tabarly et la navigatrice Florence Arthaud, c'est un homme engagé contre l'injustice faite aux femmes du monde qui porte témoignage à travers cette exposition où peinture et photographie dialoguent.
Grand timide comme il se définit lui-même, Titouan Lamazou fait remonter son travail artistique présenté en Martinique à 2001. "J'avais choisi, dit-il, de visiter le monde à travers le regard des femmes". (Ce qu'il reconnait avoir fait durant sept ans). Et il précise, "leur regard mais aussi mon regard sur elles". Mais dès le début ce regard a été celui d'un militant soucieux de la défense des droits des femmes.
"J'ai commencé par la Corne de l'Afrique et il se trouve que la Corne de l'Afrique, c'est le coeur de la matrice de ces pratiques que l'on appelle les mutilations féminines (excision, infibulation et ces choses atroces, et du coup, le projet est devenu militant. Et où que j'aille dans le monde, je trouvais un nouveau visage de la misogynie, qu'il s'agisse des violences sexuelles (...). Et c'est devenu une sorte de constat. Mais un constat assez positif parce que les femmes, qu'elles soient victimes ou activistes contre ces pratiques, je les ai montrées comme des femmes dignes et belles".
Une exposition voulue comme un "partage" par Titouan Lamazou
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